ATTENTION:
LES DONNÉES MENTIONNES ET ANALYSÉES SUR CETTE
PAGE
RESULTENT PRINCIPALEMENT DES INFORMATIONS TRANSMISES EN TEMPS
REEL PAR
LA SONDE CASSINI. EN CONSÉQUENCE, CES DONNÉES
SONT SUJETTES A PLUSIEURS
INTERPRETATIONS DIFFERENTES EN FONCTION DES GROUPES DE RECHERCHE, DES
TECHNIQUES UTILISEES, DES MODELES EMPLOYES ET DE
L'AMELIORATION DES
CONNAISSANCES. JE DONNE LES INTERPRETATIONS PUBLIEES DANS LA
LITTERATURE SCIENTIFIQUE, MAIS SI LES GRANDES LIGNES SONT FIABLES ET
COHERENTES, BIEN DES POINTS SERONT CONFIRMES OU DEMENTIS DANS LE FUTUR.
Stay tuned! |
Les grands Lacs Le 22/02/2007 Cassini a obtenu l'image d'une grande "île" située dans une zone sombre pouvant être interprétée comme étant un ensemble de grands lacs, les plus étendus observés à ce jour sur Titan (image haute résolution). Il se confirme donc que les régions de haute latitude N (ici 79°N) abritent des etendues liquides (peut être de façon saisonnière). L'ile mesure environ 90 x 150 km (comme la grande ile d'Hawaï) et semble reliée à d'autres terrains par une langue de "terre" (c'est donc, plus exactement, une péninsule qu'un île). Sur la vue, le N est à gauche.
La NASA propose une animation (d'où sont extraites les vues de cette page) permettant de mieux situer l'emplacement de ces lacs, qui
constituent en fait les prémisses de véritables petites
mers d'hydrocarbures (attendues depuis longtemps, dommage que le
regrétté Carl Sagan ne soit plus des notres).
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Toute la région N semble constellée de dizaines de petits lacs. Section CHARM (Cassini Huygens Analysis and Resulkt from the Mission): Les lacs et les mers de Titan: obserbations du RADAR de Cassini. |
Les mers (du Nord !) Les hautes latitudes N de Titan montrent, outre des centaines de petits lacs, des étendues très sombres suffisamment grandes, surtout par rapport à la taille du satellite, pour être bel et bien interprétées et qualifiées comme étant des Mers probablement remplies d'un mélange de méthane et d'éthane. L'une de ces mers mesure plus de 100000 km2, soit la taille des grands lacs de l'amérique du N. Encore ne s'agit il là que d'une estimation minimale, le survol de Cassini ne permettant pas d'imager toute l'étendue de cette structure.
Restons toutefois prudent; il n'existe pas de preuves directes que ces
étendues sombres soient emplies de liquide: c'est leur
reflectivité et leur apparence RADAR qui indique qu'il s'agit
d'étendues plates (comme la surface d'un liquide), ainsi que les
données topographiques disponibles (un réseau "hydrographique" diversifié se jette dans ces mers).
Des équipes travaillent actuellement sur les données de l'instrument VIMS pour déterminer la composition de ces mers éventuelles. Si toute la structure sombre (dont les rives sont surlignées en bleu sur les vues ci dessus et ci contre) est une mer, celle ci posséde environ la taille de la Caspienne Terrestre. D'autres survols seront nécéssaires pour vérifier cette hypothèse et préciser la nature liquide des élements sombres (faussement colorés en bleu - comme par hasard- par les analystes NASA). Les données du survol du mois de Mai ont déjà été recalculées afin de permettre l'observation et la cartographie de cette mer pour l'instant fortement suspectée. Ces étendues laissent penser que le méthane atmosphèrique est bien généré par l'évaporation des liquides de la surface, selon un cycle analogue à celui de l'eau sur Terre. |
Superposition
des images optique et RADAR montrant l'étendue des "mers" du N
du satellite et les zones cartographies en RADAR.
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Lors
de son 31 éme survol de Titan, le 12 Mai 2007, Cassini a obtenu
des images qui renforçent la probabilité de l'existence
d'une mer (dite Caspienne par les spécialistes du JPL, à
cause de sa taille voisine de cette mer Terrestre) au voisinage du
pôle N du satellite. La région imagée (150 x 270 km) ressemble fortement à un bord de mer, avec ses îles (qui correspondent sans doute à des sommets emergés situés dans le prolongement des région accidentées situées à droite de la vue), ses côtes et ses chenaux. La surface "liquide" apparaît très sombre au radar. On n'y observe pas, contrairement aux "lacs" déjà imagés, la présence de zones très brilantes à proximité, ce qui signifirait que la profondeur de cette mer serait de plusieurs m. Toutefois je pense que l'étendue en question pourrait trés bien ne pas être liquide, mais posséder la consistance de la boue, ou d'un flan. Actuellement (28 Mai), Cassini réalise un survol en passant dérrière Titan, du pole S au pôle N. L'atténuation de ses signaux radio permettra de mieux connaitre l'atmosphère au niveau des régions polaires. |
un bord de mer ? (JPL) |
Le
survol du 2 Octobre réalisé au dessus des régions polaires S (où
c'est l'été) a permis d'y identifier trois formations ressemblant à des
lacs (image ), mais de taille inférieure à ceux du N, au alentour de
70° de latitude S. Cette région montre aussi des dépressions (peut être
des lacs vides?) La vue ci contre, extraite du Rapport du JPL, montre ces trois lacs en fausse couleurs (j'ai augmenté les contrastes par rapport à l'image du JPL) Il est possible que les lacs se soient formés soit dans des zones effondrée suite à une activité volcanique, soit par érosion de la surface (lac karstique). Plusieurs lacs montrent des lignes pouvant correspondre à des rivages successifs, ce qui signifie que leur remplissage est variable et dépend d'un véritable cycle des hydrocarbures analogue au cycle de l'eau terrestre. 400 formations de type lacustre ont été observées, leur taille étant extrêmement variable. Les topographes ont décidé, apparemment, de nommer « mers » les lacs de surface supérieure à 26000 Km2. Le survol du 20 décembre 2007 a permis de cartographier une large région (750 x 160 Km) passant par le pôle S. Cette région se présente comme une sucession de valées assez larges et plates entourées par des terrains plus accidentés. Deux éléments, interprétés comme étant des lacs probablement remplis de méthane liquide (je maintiens personellement s'un mélange d'hydrocarbures et d'azote liquide est plus probable), sont visibles, mais le pôle sud de Titan est moins riche en lacs que son pôle N. Certains zones polaires S pourraient correspondrent à des lacs asséchés. Comme l'hémisphère S de Titan est actuellement en fin d'été, cette observation confirmerait l'existence d'un cycle interpolaire du méthane, les lacs s'évaporant en été dans la région polaire pour se remplir au niveau de l'autre pôle, subissant lui les conditions climatiques de la saison opposée. |