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* Lettre à "la dépêche": les arguties de J Mové
* Le contrôle de la recherche: danger!
* Indispensable énergie nucléaire
* Bactéries interplanétaires ?
* Ou va la physique ?
* La grand-peur des sciences - de sombres jours se préparent...
* Plante transgéniques: le principe de précaution, degré zéro de l'intelligence
* Pour le clonage humain
* Recrutement des chercheurs: la foire aux illusions
* Les Manuels scolaires: une tradition aussi coûteuse qu'inutile
Une fois de plus, une fois de trop, la Dépêche se fait ce jour le chantre de José Bové, celui ci disposant, outre de la une le présentant sous un (contre) jour que n'aurai pas renié le Mao Zedong du "grand bond", d'un edito délirant à sa gloire et d'un article de Christian Goutorbe ventant ses hauts faits.
Une fois de plus, ce délinquant multirécidiviste est présenté comme un exemple, un syndicaliste malheureux, un martyr de la cause agricole. Permettez à un scientifique en chômage qui ne supporte plus les assertions vides de sens de celui dont la presse a fait un héros (un hérault, en fait) de présenter quelques remarques vis à vis d'une prose qui semble plus provenir directement de "l'Humanité" que de la Dépêche du Midi que je connais.
- Bové l'anti-mondialiste: ce leader autoproclamé dirige un mouvement lui même mondialisé. Il n'a de cesse de hurler contre le manque de démocratie, mais visiblement la définition de ce mot est assez particulière a ses yeux : mais que ce soit à Davos ou a Seattle, les chefs d'états élus qui se réunissaient représentaient démocratiquement 700 millions de citoyens, contre 150000 (soit 0,02 %....) anarchistes violents issus d'organisations non gouvernementales, de l'autre: de quel côté se situait vraiment la démocratie? Est ce la voie des urnes, ou celle de la rue? Comment pouvez vous soutenir des minorités agissantes et violentes s'opposant, en fait, à la "dictature de la majorité", c'est à dire au fondement même de l'idéal démocratique?
Vous signalez les ennemis de Bové: les multinationales et le libéralisme. Autrement dit, Bové est un marxiste convaincu, le Pol pot des assiettes, le Staline des Champs, qui vient a présent nous dire ce que nous devons consommer, comment nous devons le consommer et ce que nous devons penser des innovations biotechnologiques. Voyons comment ce moustachu enfumé nous ressort une ideologie bien connue avec ses préceptes fondateurs:
€ l'autarcie alimentaire, chère à Caucescu, avec les résultats mirifiques que nous connaissons, ou ceux actuels obtenus en Corée du Nord, pays connus pour leur florissante production agricole et le bien être de leurs paysans, nombreux et petits, comme les veut le leader de la confédération. Cet idéal autarcique est une constante des régimes totalitaires, quelle que soit d'ailleur leur orientation politique. Elle conduit, entre autre, à la théorie de l'"espace vital" ,chère aux Nazis, lorsque la population est croissante.
€ L'action directe, violente de préférence, médiatique: destruction des restaurants, de laboratoires, de champs... qui ont l'heur de déplaire au camarade président de la confédération paysanne. Je vois assez mal comment on peut ainsi tolérer qu'un quidam puisse décider avec une impunité quasi-totale de détruire les structures qui ne correspondent pas à sa vision du monde. Cette attitude porte un nom, il ne s'agit pas de syndicalisme mais de terrorisme "populaire", comme les républiques dont il provient. Le but poursuivi par ces actions n'est plus d'être reconnu en tant que minorité, mais d'imposer un point de vue, autrement dit d'être reconnu comme étant majoritaire... Bel exemple d'inversion du sens du discours, tactique bien rodée par tous les régimes totalitaires! Quel subtil distinguo pourrons nous faire demain lorsque des commandos chrétiens détruiront des cliniques au nom de leurs conceptions rétrogrades, ou lorsque les membres d'une secte quelconque passeront à l'offensive? Si je rassemble une dizaine d'illuminé et que, pris d'une subite ire antitransalpine, je me mette à "démonter" des pizzeria, symboles intolérables de l'invasion de la gastronomie française par l'italie fasciste, et qu'ensuite j'aille arracher des champs de pomme de Terre, plante envahisseuse d'origine étrangè!re s'étant intolérablement substituée aux cultures de fèves qui assuraient à nos vaillants paysans des disettes régulières, comment pourra t'on condamner mon action? Comment pourrez vous condamner demain les actions violentes que vous cautionnez aujourd'hui, commises avec une logique similaire?
€ La désinformation: le camarade Bové, phare de la pensée scientifique contemporaine, a décidé en son âme et conscience que les OGM étaient mauvais. Passant de la théorie a la pratique, il détruit ce qu'il ne peut comprendre en s'abritant derrière le principe de précaution, degré zéro de l'intelligence qui finira un jour par nous pousser à rester au lit, ce qui nous évitera les innombrables dangers possibles au cours d'une journée de travail. Les bienfaits qu'apportent les OGM dans de nombreuses régions du monde (Hebei, Iowa...) sont bien entendu passés sous silence, et la désinformation fonctionne a plein: le grand public est maintenant convaincu de la "dangerosité " des OGM...
€ La paupérisation : Bové "défenseur des petits paysans", voilà qui serait du plus haut comique! L'agriculture de Bové est celle d'avant la révolution verte (hybrides+ engrais + irrigation), elle se dit non productiviste, elle est en fait non productive. Le simple calcul des rendements à l'hectare et des tonnage nécessaires à l'alimentation d'une population donnée le montre. C'est largement grâce à l'agriculture "productiviste" et à la "malbouffe" industrielle que nous avons une espérance de vie à ce jour inégalée, ce qui bien entendu est systématiquement occulté par les séides du petit père des Champs. Mr Bové n'a jamais eu, apparemment, de parents paysans. C'est en fait un néo-rural qui rêve en couleurs au verts paradis de la France du 19ème. II est vrai qu'il préfère sans doute régler tardivement et publiquement son ‘dipe avec ses parents chercheurs, mais cela ne devrait pas concerner, je pense, la nation entière... Fustigeant sans cesse les "grosses" exploitations (seules capables, en fait, d'amortir les investissements en machines agricoles), Bové tend à fragiliser le tissu rural: Il veut nombre de petits paysans (quitte à régler leur compte aux koulaks peu coopératifs ?), mais son ideologie n'a produit dans l'histoire que des paysans misérables. Son slogan "pas de paysans sans terres, pas de terres sans paysans" me semble tout droit venu de la révolution agraire des débuts de l'URSS... tout comme ses méthodes de "réquisitions" de terres, bien rodées du temps du regretté camarade Lénine. Peut être un jour nous proposera t'il une NEP?
Avec Bové le Hérault du refus du futur, la France frileuse, chauvine et anti-américaine s'est trouvé un héros. Cependant, devant le danger potentiel représenté par les actes et les conceptions extrémistes de ce repris de justice, un scientifique ne peut que vous rappeler que si la France à maintenant trouvé son Lyssenko, tous les biologistes n'accepterons pas de finir comme Mitchourine.
Une actualité préoccupante
Dernièrement, des voies s'élèvent parmi les vociférants professionnels pour réclamer, à mots couverts, un "contrôle citoyen" de la recherche. Ainsi s'annonce le cauchemar du commissaire du peuple qui autorisera le camarade scientifique à poser son regard "socialement correct" ici ou là, selon les besoins du parti... La situation n'est pas nouvelle: de l'avis de confrères qui ont travaillé dans les centrales nucléaires de l'URSS, elle se produisait régulièrement dans ces dernières, où un commissaire du peuple inculte et aviné avait priorité sur l'ingénieur, souvent exceptionnellement formé, avec les résultats que l'on sait...
Il n'est que de citer les propositions lamentables de ce nuisible de Bové, encensé par des politicards aussi ridicules que prétentieux. Notons aussi que ce délinquant bénéficie de la mansuétude la plus abjecte pour ses délits, et que son amnistie (spécialité politique française) est prévue et programmée par nos spécialistes de "l'impunité zéro"...
Une idéologie dangereuse
Mais au delà de ce qui ne sera malgré tout qu'un épiphénomène, il convient de s'interroger sérieusement sur l'érosion continuelle que subit le soutien aux sciences en europe en général et en France en particulier. Cette érosion coïncide avec l'émergence politique des "verts" opposés par principe, en fait, à tout changement, donc à tout progrès, et dont les membres ne sont autres, le plus souvent, que d'anciens marxistes plus ou moins repentis. Cette affirmation paut sembler réductionniste, pourtant dans l'ideologie verte, la nature et son corollaire, l'état de nature rousseauiste, sont déifiés. Bien qu'ils ne s'agissent là que de concepts fumeux empruntés à la "philosophie naturelle" allemande vielle de deux sièce, rien n'y fait: si la nature est LE référentiel ordonnancé du monde, alors toute nouveauté ne peut que perturber cet ordonnancement, modifier l'équilibre des choses, et aboutir à la destruction de ce "paradis perdu" fantasmatique sur lequel s'est bâtie toute une idéologie "environnementaliste" sourde à tous les arguments rationnels, et tirant son pouvoir non des faits, mais des peurs qu'elle suscite.
Les derniers résultats de l'eurobarométre" de la CEE sont à cet égard édifiants. Comme le déclare cette institution: "Le progrès des connaissances et des technologies rencontre un scepticisme croissant pouvant aller jusqu'à l'hostilité, et l'aventure du savoir ne suscite plus l'entousaisme sans réserve dont elle faisait l'objet il y a quelques décennies" (Eurobaromètre, commissions européenne 2001)
Derrière ces avatars se profile une idéologie extrêmement dangereuse, son credo est de diriger la recherche selon "l'acceptabilité sociale des découvertes", et son bras armé est un ridicule "principe de précaution". Voyons donc ce que recouvre ce terme: le fait scientifique n'est donc plus mis en évidence par rapport au monde extérieur, à la réalité objective mais par rapport à la société qui doit l'acceuillir. Cette conception semble tout droit sortie des spécialistes des "sciences humaines" qui à la suite de Feyerabend et Khun ont déjà prétendu vouloir réduire la science à un simple langage entre initiés, en oubliant bien entendu qu'elle produit des connaissances opérationnelles, des prévisions fiables, bref qu'elle décrit et anticipe un monde dont ils sont seuls à croire à l'indéfectible intériorité. Ainsi, la découverte, le fait scientifique, ne devrait plus bousculer la société mais s'y intégrer calmement, au terme de forces palabres... et si par hasard il ne se révèlait pas socialement pertinent, alorsce fait deviendrai... inutile, donc faux? Ici resurgissent les spectres de grands spécialistes du contrôle citoyen de la recherche: Staline et son ami Lyssenko et Mitchourine, considérant la génétique "capitaliste" inacceptable pour la société collectiviste, avec les résultats mirifiques que l'on sait (ou que l'on devrait savoir, notre enseignement se montrant fort discret au sujet de cette idéologie et de ses avatars). Très rapidement, la validité de la découverte scientifique ne tiendrait pas dans son caractère réfutable, ou dans sa capacité à générer des assertions vérifiables, mais simplement à répondre à cette unique question: cette connaissance est elle acceptable? La société est elle prête à l'acceuillir? Voici qui légitime de facto toute les conduites inquisitoriales, de celle de l'église refusant l'héliocentrisme à celle des autodafés du troisième Reich. Voici qui permet de légitimer à bon compte l'obscurantime de salon, la revendication de l'ignorance. Nous n'attendrons pas longtemps avant de voir émerger bientôt un nouveau "droit à l'ignorance"!
Dans un récent article, M Peschansky (Médecines /Sciences 12, vol 17, 12-2001) s'inquiète de la "dérive dans l'esprit de certains du statut de la recherche scientifique". En fait, il semble bien que l'on envisage, sous couvert de contrôle "citoyen", d'interdire purement et simplement les recherches dans une direction donnée comme étant " inacceptable socialement". La loi de bioéthique de 94, ayant interdit dans notre pays la recherche sur l'embryon, donne un exemple de ce qui pourrait demain, si l'on y prend garde, s'appliquer dans la recherche en transgénèse, en agronomie, en médecine, en sciences de l'évolution, en géologie... Déjà, aux USA, les créationnistes considèrent que les découvertes effectuées en sciences de l'évolution, en paléontologie et en anthropologie ne sont pas "socialement acceptable". C'est également le cas, en europe, pour de nombreux groupes religieux. Demain, la majorité des croyants nous dictera t'elle à nouveau ce que nos yeux devront voir ? Sous une telle pression "socialement correcte", le charbon ne tardera pas à devenir blanc!
L'inquisition nouvelle est arrivée: des positions philosophiques intenables
Que deviendront les disciplines scientifiques dont les découvertes ne sont pas d'une utilité immédiate pour la société? Que deviendra l'astrophysique, par exemple? Il apparaît une volonté sourde de "planification sociale" de la recherche, laquelle ne devrait finalement servir, sans jamais les bousculer, que les intérêts immédiats de la société. C'est justement déclarer là la fin de la recherche, car une de ses conséquences est bien de provoquer le mouvement des idées, de promouvoir des modifications sociales, de pousser aux feux de la modernité: la maîtrise efficace de la fécondité, l'utilisation de l'énergie atomique, les modifications de la structure de travail par l'informatique sont autant d'exemples de changements qui n'ont pas été voulu par une société mais imposé par l'avancement des sciences. Une situation dans laquelle on interdirai des pans entiers de la réalité à la recherche a déjà été vécue dans l'histoire, en Chine. Ce pays disposait bien avant l'europe de toutes les connaissances nécessaires à ce qui, chez nous, a débouché sur la renaissance. Mais sa société était par nature contrainte et rétive à tout changement, à toute évolution. Cette peur atavique de la nouveauté, ce fixisme lamentable resurgit aujourd'hui sous les traits du "contrôle social". Il est plus que visible que les leçons venues de l'histoire des sciences ont été oubliées.
Va t'on en arriver à brider les cerveaux pour que ceux cis ne soient plus scientifiquement performants, donc socialement dérangeants ? Déjà, en Suède, des lois interdisent toute recherche visant à améliorer l'exploitation de l'énergie nucléaire!
Combien de temps faudra t'il avant que le "contrôle citoyen" exercé par des assemblées rigoureusement sélectionnées pour leur ignorance complète des problèmes discutés (ne rions pas, cela c'est déjà vu: sur les OGM, puis sur la chimie...) nous administre la ritaline de la pensée?
Cela reviendrait a abdiquer toute ambition, car la recherche ne peut s'inscrire dans une démarche fixiste, alors idéalisée, et demeure par essence imprévisible. Cette future navigation "a vue", sous contrôle "citoyen", aboutirait finalement à priver les scientifiques de leur libre arbitre pour les rendre "aux ordre": une armée docile, mais totalement inefficace. Notre démocratie, contrôlée alors par la médiocrité ambiante, soumise à tous les vents d'une opinion aisément manipulable par des formations politiques rompues à ce genre d'exercice, devrait alors abandonner jusqu'à l'idée même de progrès, pour ne plus se contenter, dans un immobilisme serein, de contempler béatement son nombril social pendant que, tout autour, d'autres relèveront le flambeau que nous aurions stupidement mais volontairement abandonné.
R.Raynal
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Indispensable énergie nucléaire
Malgré les réactions épidermiques des écolo-négativistes, il semble bien que l'énergie nucléaire reste incontournable dans l'avenir. En effet, elle présente des caractéristiques extrêmement intéressantes, voire irremplaçables, ce qui la rend inévitable:
* Il n'y a pas production de dioxyde de carbone, donc pas de contribution à l'effet de serre (c'est pour cela que la France satisfait aux normes d'émission de CO2)
* Un nouvelle génération de réacteurs à fission peut minimiser la production de déchets hautement radio-actifs.
* Les déchets produits peuvent être transmutés en matériaux bien moins actifs
* La sécurité est bien développée: dans les pays démocratiques, aucun accident sérieux n'est a déplorer en 50 ans, même si la transparence doit être développée. Dans le même temps, les mines de charbons ont fait des dizaines de morts, mais qui s'en soucie ?
* Les réacteurs à fusion peuvent être mis en chantier: soit par confinement magnétique, soit par implosion, on peut espérer en extraire de grandes quantité d'énergie à partir de l'eau de mer...
On va me suspecter de faire du "pro-nuke", mais des voies complémentaires s'ouvrent à nous, permettant de limiter la production d'énergie. Ainsi, un de nos principaux problème est la manière archaïque dont nous transformons la chaleur en électricité: on en est resté à la machine à vapeur de Papin, voire à celle d'Héron d'alexandrie! : on utilise une chaudière nucléaire pour faire bouillir de l'eau... la vapeur sous pression actionne des turbines... le rendement est pas terrible ! (et les installations de vraie "usines à gaz!). Il serait plus élégant de convertir directement la chaleur en électricité. C'est la voie choisie par la mise au point de semi-conducteurs "thermo-voltaïques" qui effectuent cette conversion.
On peut également développer d'autres sources d'énergie lorsque cela est possible: géothermie dans quelques rares sites, aérogénérateurs (plus on en voit et moins, c'est étrange, les écolos en parlent... il est vrai qu'ils modifient le paysage qu'ils ont sacralisé...), photopiles, piles a combustible.
On peut également augmenter le rendement des appareils. Cette voie de recherche s'oppose à celle des "économies d'énergie", attitude archaïque et simplificatrice mise en avant par nos zélés zécolos: si le rendement d'un appareil augmente, sa consommation énergétique diminue pour le même service rendu (et non pas en diminuant ce service, comme ils le prônent). Un des exemples en est donné par l'éclairage: l'attitude "économie" c'est "éclairez moins!" alors que la mienne c'est "éclairez efficace"!. L'une conduit à vivre dans la pénombre à la nuit tombée, l'autre à s'éclairer avec des lampes à haut rendement, type fluocompactes.
Comme souvent, la peur suscitée par l'énergie nucléaire résulte plus d'une ignorance parfois savamment orchestrée que d'une attitude dictée par la raison. Dans ce domaine aussi, la nécessité de l'éllaboration d'une véritable culture scientifique se révèle indispensable et urgente. Elle implique, entre autre, une refonte complète de notre façon d'enseigner les sciences.
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Immortalité bactérienne: les bactéries interplanétaires ?
On annonce ce jour (19/10) la découverte et la mise en culture d'une ou plusieurs bactéries vielles de 250 millions d'années et qui sont restées en vie tout ce temps prisonnières d'un cristal de sel, à 600m sous terre... Si les éventuels risques de contamination sont bien écartés, voila une découverte qui aurait mérité un bien plus grand retentissement! En effet:
* Cette découverte confirme la résistance des formes de vie bactériennes dans un milieu à priori aseptique, que d'aucuns pourraient juger "impropre à la vie"
* La persistance de forme vivante pendant 250 millions d'années montre clairement qu'il n'y a pas de limite temporelle à la perpétuation des processus vitaux fonfamentaux.
* Associé aux expériences qui ont montrées que des bactéries colonisant une roche peuvent fort bien résister à une rentrée atmosphérique, cette persistance nous indique que si la vie apparait sur une planète, des bactéries peuvent être satellisées lors de chocs météoritiques sur des morceaux de roches et entamer un voyage pouvant les conduire vers d'autres planètes: les différents mondes du systéme solaire, et peut être même les étoiles proches, ne devrait donc plus être consisérées comme biologiquement isolés: les bactéries auraient trouvés bien avant nous le secret des voyages interstellaires!
* Si une vie bactérienne est apparue sur Mars, alors elle peut étre encore active et décelable dans les profondeurs de la planète.
Nous avons beaucoup trop tendance à raisonner comme si la vie se limitait auix êtres pluricellulaires. Contrairement à ce qui a été écrit, il n'y a pas d'augmentation inéluctable de la complexité des organismes dans l'évolution: les bactéries sont restées peu ou prou à un même niveau de complexité depuis leur origine, mais elles se sont spectaculairement diversifiées, adaptées à quasiment tous les milieux et les êtres pluroicellulaires représentent, en quantité et nombre d'espéce, un simple diverticule du monde bactérien... Je développerai ces conceptions le mois prochain dans une nouvelle version du site consacré à la vie extraterrestre...
Dr Fatalis, Octobre 2000
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Ou va la physique ?
J'ai dernièrement relu une collection de revues scientifiques s'étalant sur les vingt dernières années, et je ne puis qu'être frappé, dans les sciences physiques, par deux faits:
* Les fantastiques progrés issus de la physique "pratique", de la technologie électronique basée sur des travaux le plus souvent antérieur aux années 60: informatique, satellites, astronomie montrent les traces d'une véritable "révolution industrielle"
* Le manque d'avancées théoriques décisives depuis l'éllaboration de la théorie des quanta.
Il me semble que la physique "nucléaire" s'est engagée dans une drôle de voie ou l'abstraction mathématique l'emporte sur les résultats expérimentaux. Le nombre de particules "élémentaires" nécéssaire au modéle standard ne cesse de croître! Déjà la chromodynamique quantique nécéssitait, selon les conditions choisies, entre 10 et 500 bosons différents ! La théorie de la supergravité, à la base des travaux sur les supercordes (développées à l'origine pour résoudre trois problémes concernant la courbure de l'espace, la chiralité des neutrinos et les singularités appairaissant au niveau quantique) aboutit à postuler l'existence de plus de 1000 particules supplémentaires dont certaines possédant une masse unitaire correspondant à 1019 protons! Les dernières particules (prévue par la théorie électrofaible, pas par les supercordes!) sont les bosons W+, W- et Z0 découverts voici presque 20 ans! La multiplication à mon sens déraisonnable de particules ad hoc venant combler les vides d'une théorie qui s'exclut pour l'instant elle même du champ des sciences expérimentales (elle s'appliquerait à des niveaux d'énergie impossible à atteindre pratiquement) me semble être de ces phénomènes épistémologiques qui précédent, en science, une rupture dans notre vision du monde: comme le systéme non héliocentrique de Ptolémée à la renaissance, ou la mécanique newtonienne au début du siécle. Il me semble qu'il va falloir changer de paradigme et laisser un peu de place à l'imagination!
La cosmologie me semble entrainée dans cette spirale annonciatrice d'une rupture épistémologique: le modéle du big bang ne semble pas devoir être remis en cause, mais sa description par la théorie inflatoire génére une... inflation de la complexité requise, laquelle répond à une quantité de nouveaux éléments introduits pour "sauver les phénomènes"... Peut être que l'inflation est le "bon" modéle, celui qui s'accorde avec ce que l'on sait ic et nunc, mais il me semble par trop monopoliser les moyens de recherche, ne laissant pas place à l'éllaboration de théories divergentes!
En fait, de nombreux scientifiques de valeur n'ont apparemment pas tirés de leçons de l'histoire des sciences: l'avancée de la connaissance n'est pas comparable à la croissance d'un arbre bien droit, c'est un buisson foisonnant dont l'expérience et l'observation viennent, de temps en temps, tailler les branches mortes... Il est donc vital de préserver, dans cette optique, la croissance des "jeunes pousses" qui peuvent se révéler les modéles dominants de demain...
Espérons donc que le courtois débat d'idée puisse s'installer en physique, en remplacement d'un consensus mou et, pour l'instant, stérile.
Dr Fatalis, Octobre 2000
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La grand-peur des sciences
1/01/2000, 13h, interview d'une jeune fille sur TF1: que souhaitez vous pour l'an 2000? Réponse: que les scientifiques arrêtent leurs expériences sur la génétique....
13/02/2000: soirée théma sur ARTE: "ce monde fou qu'on nous prépare": après une suite de reportages sur les avancées de la robotique, de l'informatique, de la médecine et de la génétique, "débat" (un grand mot quant tout le monde est d'accord!) : résultat: le progrès va trop loin et trop vite, il doit être contrôlé et limité par les citoyens... (hardi camarade! c'est le soviet de Bové qui décidera ce qui est vrai et bon!)
15/02/2000: autoplus, courrier d'un lecteur: "au secours, il y a trop d'équipement dans ma voiture, je dois lire (quel drame !) le manuel d'utilisation pour m'en servir ! (achète une panda !).
En France, mais plus généralement en Europe, le progrès perd progressivement son image positive. Sous les pressions successives des politiques qui camouflent leur incompétence et leur impuissance en le rendant responsable d'un chômage qu'ils ne peuvent combattre; des écologistes prêts à toutes les attitudes réactionnaires pour défendre la pureté originelle d'un environnement qui n'a jamais existé que dans leur utopies de citadins frustrés, d'une opinion publique à l'inculture scientifique crasse et d'une "intelligentsia" pour qui la culture exclut naturellement sciences et techniques pour ne concerner que les disciplines littéraires et artistiques, seules susceptibles de présenter un intérêt à leurs yeux.
Nous assistons sans réaction à une remise en cause progressive des progrés effectués au cour de ce dernier siècle. Oublieux de leurs apports, de beaux esprits "cultivés" ne retiennent que leurs effets délétères ou supposés tels. Cet examen critique débouche sur une peur diffuse de la nouveauté, peur qui enveloppe la société française dans un doux linceul de certitudes, la conduisant lentement aux portes de la mort...
La France se définit par rapport à des totems hérités de la dernière guerre et des traumatismes que notre défaite militaire, culturelle et politique a créé. La défense de ceux cis (l'état républicain, les nationalisations, la sécurité sociale, la retraite par répartition, la hiérarchie pyramidale, la bureaucratie, la fonction publique, l'égalitarisme et plus récemment l'antiracisme et la multiplicité des "droits") passe avant toute évolution, avant toute révolution.
C'est ainsi que dans les années 70, la France a raté le train du management moderne, dans les années 80, l'informatisation de l'industrie et de l'enseignement n'a pas été fait, dans les années 90, nous sommes passés à coté de la société de l'information... Comment faire passer la pilule sinon en déclarant que toutes ces évolutions sont en fait sans intéret et faire passer notre inertie pour de la prudence? Voici le bien connu "principe de précaution" qui revient a abdiquer toute volonté, tout courage pour se conformer à la volonté du groupe de pression ayant le plus fort pouvoir de nuisance et la plus grande couverture médiatique (Cf. le aventures de J.Bové, ce dangereux extrémiste transformé en héros à la suite d'actes délictueux (incendies, destructions, vols, pillages...) par des inconscients tout dévoués à sa cause...).
A la vue de cette montée de ce qui j'appellerai "l'antiscience", me reviennent en mémoire les paroles de Nietzsche: "Ils vont mais sous leurs discours, leur âme crie : que rien ne change! que rien ne change!". Il en est ainsi de certains scientifiques, prêt a écraser les autres, surtout si ils réussissent à mieux défendre leur discipline! Certains s'égarent encore plus facilement lorsqu'ils font un subtil distingo entre science ("pure") donc innocente, et la technique ("sale") donc responsable de tous les maux de la Terre! ( "Mais ce sera votre malédiction, vous les immaculés, vous, adeptes de la connaissance pure, de ne jamais donner naissance à rien: et seriez vous étendus à l'horizon, larges et gravides! (...) Mais mes mots sont de peu d'importance, méprisés et tordus: volontier, je ramasse ce qui tombe sous la table, lors de votre repas." )
Science et technique sont les deux faces d'une même pièce: car si il n'y a pas de technique sans science, il n'y a pas de progrès des sciences sans utilisation et amélioration des techniques: l'esprit humain n'est limité que par les moyens techniques dont il dispose...
Aujourd'hui, effrayés par la lumière, des aveugles conduits par d'autre aveugles, des hommes du passé, songent à couper les ailes de l'humanité. Ils s'appuient sur de fallacieux prétextes tels que l'amélioration de la vie quotidienne, de l'organisation des villes, réclament une profonde modification de la répartition des crédits de la recherche vers plus d'humanisme, leur humanisme, celui des siècles passés. Ils sont effrayés par les possibilités offertes par les connaissances humaines, ils ont peur car le vivant, de sacré, est devenu plastique. Il est maintenant possible de changer l'Homme, mesure de toute chose. Cela effraie ceux qui se considèrent comme l'alpha et l'omega de l'univers. Il est désolant de voir des chercheurs réputés se limiter en se fixant comme guide les paroles du pape!
La connaissance et la science, se situent dès leur origine par delà le bien et le mal, vers l'inconnu! Si la peur l'emportait sur la volonté de connaître, notre espèce, pour la première fois, tournerait le dos aux sommets inexplorés et commencerait un long processus par lequel elle redescendait vers les rivages de l'océan primitif... (" Ou y a t'il innocence? dans la volonté de génération. Et celui qui veut créer au delà de lui même, ce lui la possède, à mes yeux, la volonté la plus pure" F. Nietzsche)
Si l'Europe jette le gant, d'autres viendront... Car l'Homme est quelque chose qui sera dépassé...
Dr Fatalis, 15/02/2000
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Les Manuels scolaires: une tradition aussi coûteuse qu'inutile
La presse de fait l'echo des considérations négatives de l'inspection générale envers les manuels scolaires. Depuis plusieurs années, je n'utilise aucun manuel de SVT et je n'en fais pas acheter aux établissements scolaires. En effet (je parle des SVT mais aussi de la physique), je me suis posé les questions suivantes:
* Les manuels sont ils indispensables à l'enseignement en SVT ? Sûrement pas! Les manuels sont de plus en plus des recueils de documents et d'exercices. Si l'on dispose de ses propres documents et d'assez d'inventivité, ils ne sont pas indispensables. Cela est d'autant plus vrai que de nombreux autres vecteurs de communications sont plus adaptés (en collège au moins) que le papier: video, animations CDrom, simulations informatiques...
* Les manuels sont ils utiles ? Tout dépend de l'enseignant et de sa façon de travailler. Nous avons vu que l'enseignant peut s'en passer. Et l'élève? Inutile de se faire des illusions: en dehors des injonctions pédagogiques (exercices), les élèves n'ouvrent pas leur manuel de leur propre chef.
* Le rapport coût/bénéfice des manuels est il positif ? Les professeurs qui utilisent des manuels ne les utilisent pas plus de quelques mn par semaine! La charge financière que représente l'achat de manuels n'est donc plus à mes yeux, justifiée. (La compensation de l'économie réalisée peut être utilisée dans des matières ou les manuels sont plus utiles: en langues par exemple). L'usage de documents photocopiés (plus ciblés donc plus utiles...en principe!) reste plus efficace. J'en déduits que les manuels ont un coût par trop supérieur au bénéfice souvent virtuel qu'ils sont censé apporter.
Récemment, les éditions de la cité ont réalisé un manuel de SVT (par J.F. Mattei) pour toutes les classes de collège. A la rigueur, l'achat d'une trentaine de ces documents, qui restent en classe et sont distribués aux élèves avant utilisation, peut permettre l'utilisation de documents écrits (qui ne posent plus de problèmes éventuels de copyright!) couleur servant de base de réflexion. 30 ouvrages utiles peuvent remplacer plusieurs centaines de manuels qui ne seront jamais ouverts et s'useront dans des sacs; (et les élèves lassés de les transporter inutilement ne les aurons pas les rares fois ou l'on en a besoin!).
Je persiste à penser que l'absence de tout manuel n'est pas préjudiciable à l'efficacité de l'enseignement des sciences au collège, pour peu que l'offre documentaire soit assez variée par ailleurs.
Dès lors, pourquoi continuer à dépenser sans raison l'argent du contribuable ?
Dr Fatalis - 22 août 1999
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Recrutement des chercheurs: la foire aux illusions
Dans un récent numéro de l'Express (8/7/99, p 33) P. Chambon s'inquiéte de la proportion croissante de jeunes chercheurs français en "sciences de la vie" qui font leur valises pour filer aux USA sans revenir. On croit rêver! Faut il être à ce point coupé des réalités économiques pour souhaiter cet hypothétique retour alors que de nombreux doctorants français en biologie sont chômeurs de longue durée! Il me semble salutaire de préciser quelques points sensibles:
* Une importante proportions de docteurs es sciences féminin quittent à jamais le milieu de la recherche après leur diplôme: ne trouvant pas de postes, elles ne travaillent pas ou acceptent , quand c'est possible, des tâches très inférieures à leur capacités. Elles sont le plus souvent absentes des statistiques officielles de recrutement.
* En science de la vie, la recherche en France est essentiellement académique et dépend de l'état. C'est donc une affaire de fonctionnaires qui, assurés de conserver leur poste quoi qu'il arrive, se montrent rétifs à toute modification de leurs conditions de travail. Ils ont l'habitude d'une main d'oeuvre qualifié (un doctorant est déjà diplômé bac+5) et gratuite. Ils sont surtout sensible à un avancement obtenu à l'ancienneté, pas grâce au caractère novateur ou industriel des recherches effectuées, ni à leur pertinence.
* La formation par la recherche est totalement inadapté aux besoins des rares entreprises susceptibles d'embaucher des chercheurs (cf "la déformation par la recherche", B. Beauzamy, Pour la science 260 - juin 1999 - p 8-9). A part le copinage interlaboratoire, les débouchés pour un Dr en physiologie par exemple, sont NULS! (et je sais malheureusement de quoi je parle...).
* Peu de structures universitaires se sont préoccupées du placement des diplômés. A titre d'exemple, la structure recherche d'emploi de l'université de Toulouse se glorifiait en 1993 d'avoir en un an placé 20% de diplômés bac+ 8 soit un échec de 80%. De quoi crier victoire assurément!
* A peu près 10000 thèses ont été soutenues en 1997. Le nombre de postes académiques est environ de ...3000! De plus, chaque année, des diplômés se retrouvent en stock dans des postes provisoires (ATER) ou en post doc à l'étranger... Leur sortie de ce système amplifie la précarisation des jeunes diplômés qui acceptent dès lors n'importe quel travail (concours d'enseignement secondaire, voire primaire! Avec des Dr es science en maternelle, que de génies la Frrrrance va t'elle obtenir!!.Comme l'écrivait dès Juin 1995 le comité Hot Docs (de sacrés prophètes!): "les séjours post doctoraux ne sont pas une panacée: c'est une compétence non reconnue par le secteur privé, cela ne modifie pas le nombre de débouchés disponibles et le risque est grand de voir se développer un post-post doc, c'est à dire une véritable fuite des cerveaux par prolongations successives des séjours post doctoraux". Nous y sommes!
* Les diplômés qui ont eu la chance de pouvoir partir aux USA n'ont aucune raison de revenir. Pourquoi le feraient ils? Pour retrouver une organisation sclérosée, un environnement rétif à toute innovation technique, un mépris intolérable pour les recherches conduites dans les autres laboratoires (ne parlons même pas de autres disciplines scientifiques...), une taxation démente de tout projet d'entreprise, des postes rares et obtenus par copinage & relations derrière le rideau de fumée de concours biaises, une opinion qui voit en chaque patron un exploiteur du peuple... Surtout ne rentrez pas!
* le recrutement public se fait sur la base de concours inutiles à l'organisation onéreuse qui sont inutiles: un profil souvent confidentiel est établit, qui correspond trait pour trait à l'étudiant du labo que l'on souhaite embaucher (ou au fils d'un copain bien placé...) puis un appel national est lancé. De pauvres diplômés réalisent alors des dossiers aussi volumineux qu'inutiles puisque le poste est déjà pré-attribué! (dans le labo qui le demande, on parle d'ailleurs du "poste de Mr X ou Y" car tout le monde sait qui va être embauché...sauf les candidats cocus de ces concours fantoche!
* Il serait moins coûteux et plus logique de laisser les chef de labo embaucher directement leur personnel sans concours, l'argent du contribuable serait économisé pour un même résultat....
* Après leur diplômes, nombreux sont les Dr es science à rester dans leur labo tant que leur carte d'étudiant est valide: sans débouché, ils y travaillent gratuitement en poursuivant leurs recherches, et l'année suivante on trouve au mieux un contrat de quelques mois, un diplôme bidon qui leur permet de rester étudiant un an de plus, ou au pire ils travaillent en toute illégalité, sans contrat ni protection... C'est étonnant mais l'inspection du travail ne viens jamais dans les labo des universités...
* On fait miroiter parfois pendant des années aux diplômés un poste hypothétique qu'ils n'obtiendront probablement jamais. Ils restent au labo et travaillent pour leur "patron" gratuitement pendant de longs mois dans un espoir chimérique. Lorsque, dépités, ils réalisent qu'ils ont été bernés, ils fuient la recherche à tout jamais.
* On fait croire parfois à des remplacements massifs de chercheurs devant partir en retraite: disons haut et fort que ce départ est un mythe: Au maximum en 2003-2005, ces remplacements devrait être de l'ordre de 2000 postes par an. Or, tous les postes ne seront pas remplacés, environ 1500 sans doute, ce qui ne modifie que peu les débouchés disponibles (1500 doctorant sont obtenus en 2 à 3 mois!). L'eldorado que l'on fait miroiter est une peau de chagrin...
Pour toutes ces raisons, la situation catastrophique des diplômés de troisième cycle, spécialement en biologie, ne saurait s'améliorer sans des réformes de fond dont notre pays est hélas incapable. La fuite des plus chanceux ou des plus doués vers les USA est une conséquence logique de cet état de fait. Notre pays dépense des sommes énormes pour former, souvent de façon remarquable, des gens qu'il est ensuite incapable d'employer. Comment dès lors s'étonner de leur "fuite"?
C'est donc contraint par l'inertie française que, diplômés de troisième cycle depuis 6 ans sans espoir d'exercer nos talents, moi et ma compagne nous fuirons sans regrets.
Dr Fatalis - 22 juillet 1999
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Pour le clonage humain
Depuis le remarquable succès obtenu par l'équipe de Ian Wilmut à l'institut Roslin, de vielles peurs se font jour concernant le clonage humain. Les éternels Cassandre, tous bien français, de hurler à l'atteinte de la dignité humaine si le clonage reproductif se mettait en route... vont ils sacrifier tous les vrais jumeaux, ces clones "naturels", sur l'autel de leurs croyances plus inspirées par la morale religieuse de bédouins ignorants que par une approche saine de la réalité biologique ?
Le clonage permet d'entrevoir de fantastiques possibilités non pas reproductrices (il existe des méthodes bien plus agréables pour cela) mais bien thérapeutiques: si nous pouvons à partir d'une cellule animale rendue quiescente (c'est à dire qui retrouve, suite à un traitement, ses caractéristiques embryonnaires) régénérer un individu complet, alors il est possible d'envisager l'utilisation de cellules quiescentes dans un but thérapeutique:
* Ces cellules souches peuvent remplacer des tissus malades: la régénération des organes est possible! repousse de la peau, de tout ou partie de certains organes comme le coeur ou le foie, des cellules sanguines... La plupart de nos organes deviendraient remplaçables sans aucun risque de rejet. Nous ne serions plus obligés de faire appel à des dons d'organes aléatoires et douloureux mais les organes nécessaires pourraient être fabriqués "a la demande" (sauf pour le cerveau qui reste spécifique à chaque individu vu son mode de formation).
* des maladies impliquant des lésions cellulaires (diabète, cancer, maladie de Parkinson...) pourraient être traitées grâce à ces cellules souches.
* a plus long terme, la régénération de membres entiers est envisageable, voire la lutte contre les effets pervers du vieillissement.
Loin d'être un danger, les découvertes et les techniques développées pour les méthodes de clonage nous ouvrent grande les portes de l'immortalité. Aurons nous le courage de les emprunter ou reculerons nous, effrayés par la lumière d'un futur diffèrent ?
La race humaine n'a jamais reculé, et quel qu'en soit le prix, ceux qui doivent savoir sauront.
A lire: "Le clonage des mammifères "- I. Wilmut - Pour la Science 256, 36-43
Dr Fatalis - 15 avril 1999
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Plante transgéniques: le principe de précaution, degré zéro de l'intelligence
Savez vous tous les dangers que vous courrez à vivre ? Voici que pour protéger l'espèce humaine (de quoi?), le gouvernement interdit la culture des plantes transgéniques, et que les fabriquant doivent mentionner sur leurs produits les ingrédients provenant de plantes transgéniques (amidon principalement). Vu l'inculture scientifique de la population française, le résultat prévisible est l'abandon du transgènique.: belle victoire pour les écolos réactionnaires !
Soyons sérieux: toute nouvelle technologie comporte des risques, si nous devons généraliser le "principe de précaution", alors stoppons tout progrès:
* l'usage des conserves permet au Clostridium botulinum de causer quelques cas de mort par botulisme par an: interdisons les conserves !
* Les produits surgelés peuvent être à l'origine d'intoxications alimentaires, parfois mortelles: interdisons les!
* on ne connait pas les effets des doses infimes de radiation (si ils existent): interdisons le nucléaire, mais aussi les montres, les tubes cathodiques, les plaques à induction, les téléphones mobiles ou non, les lignes électriques et tant que l'on y est les scanners, IRM et tous les dangereux appareils à rayons X ! Depuis sa caverne, miss Voynet nous acclame déjà: gromph gromph!
Par delà une légitime prudence, nécessaire pour l'alimentation humaine, il convient de rappeler quelques faits qui dérangent certains:
* Plus que les progrès de la médecine, c'est l'alimentation industrielle qui est à l'origine de l'augmentation de la durée et de la qualité de la vie ces 50 dernières années.
* Une gène de résistance aux antibiotique n'est qu'un marqueur pour identifier les populations ayant incorporé un autre gène. Cette résistance, même transmise à d'autres végétaux, peut être combattue si elle s'avérait nocive, ce qu'elle n'est pas! De plus, les plantes transgèniques fournissent des produits, pas des cellules: l'amidon de maïs ne risque pas plus de transmettre un gène nouveau à l'homme qu'un viticulteur n'a de chance d'attraper le mildiou!
* Sans le trangénisme, il est illusoire de croire que nous pourrons maintenir les rendements de production en étant moins agressifs envers l'environnement. Et que l'on ne me parle pas de "bio": il y a 60 millions de bouches à nourrir en France, pas 6 millions!
Qu'est ce que ces "organismes génétiquement modifiés"?
Toutes les caractéristiques d'un être vivant sont dictées par ses gènes, et on modifie un gène de certaines plantes (le maïs en particulier) afin qu'il résiste à l'apétit dévastateur d'un insecte ravageur en fabriquant une molécule toxique pour cet insecte. Toutes les cellules que l'on traite n'intégrent pas le gène "résistance". Pour les repérer, on lie ce gène à un autre qui rend les cellules résistantes à un antibiotique: En faisant agir cet antibiotique, on tue les cellules qui n'ont pas intégré le gène. Ce gène de résistance reste dans la plante, et certains ont peur que des bactéries captent ce gène et le transfère à d'autres plantes. Ceci peut arriver, mais est ce suffisant pour freiner les cultures, et surtout y a t'il danger à consommer des produits issus de ces plantes? Indubitablement NON !
L'utilisation des manipulations génétiques (pudiquement appelé "génie génétique" de nos jours frileux...) n'est pas nouvelle, dès 1982, on essayait d'utiliser les mitochondries des végétaux pour modifier leur génome! ("A quoi sert le gènome de la mitochondrie végétale?" - P. Lebacq - Pour la Science N°58 - 1982 - p 52-64 ). Le génie génétique permet seulement d'obtenir en quelques mois ce que l'on aurait obtenu par croisement et sélection classiques en plusieurs décennies!
Il conviendra un jour de s'interroger sur cette propension des populations urbaines à considérer la "nature" comme un idéal bénéfique. L'histoire de l'humanité est au contraire une confrontation perpétuelle envers la nature pour échapper à son emprise: ce qui est "naturel", pour l'être humain, c'est de vivre 40 ans après avoir perdu sa mère vers 3 à 5 ans, d'avoir une dizaine de frères et soeurs et de survivre perpétuellement. Vivre, jouir de la vie sont des notions profondément anti"naturelles"! Comment peut on vouloir croire à une possible "harmonie" avec l'environnement ? Ceci n'est possible que pour des sociétés primitives, non technologiques, à effectif limité et mortalité infantile forte.
Pour en revenir aux plantes transgèniques, demandons nous si l'interdiction de leur culture ne va pas dans le sens d'un protectionnisme bien français: les semences américaines interdites (tout comme leur viande "aux hormones" qui n'a pas l'air de les tuer...), le champ est libre pour les semenciers "bien de chez nous"...
Toute l'agriculture est fondé sur des manipulations génétiques inconscientes: nous sélectionnons et croisons les espèces intéressantes. Passer d'un brassage de plusieurs millions de gènes à deux seulement ne fait que prolonger ce mouvement. Il s'agit d'être plus efficace et d'obtenir des meilleures plantes, plus agréables, moins fragiles et donc bénéfiques pour l'environnement réel (pas cette réserve fixiste idéalisée par quelques écologistes citadins) Continuons !
Dr Fatalis, 10 mars 1999