C
Huygens 1655 |
W
Herschel 1789 |
Alors
vint Carl Sagan 1970 - 1980 |
Récits
de Vogager 1980 |
Ici
Hubble 1990 |
les
nuits du VLT 2004 |
In
situ veritas Cassini - 2004 2010 |
Demain... Prométhée |
Découvre Titan | Nomme le satellite | Reconstitution expérimentale de l'atmosphère, exobiologie | Premières données, composition de l'atmosphère, mesures de densité | Premières cartes de la surface | l'optique adaptative permet des cartes d'une précision qui "espante" | Un monde plat, sculpté par des écoulements de méthane volcanique formant des fleuves. Premières vues du sol. | Des ballons dans l'atmosphère, des rovers sur le sol, des hommes, un jour, lorsque, suivant la loi commune, je serais passé de la nature à l'éternité. |
Familiarisons
nous avec les faculae et les virgae ! Visiblement, les ingénieurs JPL se sont inspirés de la mythologie précolombienne (ou indienne ?) ainsi que des îles de la Terre... |
1 Guabonito, 2 Kerguelen facula, 3 Santorini Facula, 4 Veles, 5 Vis facula, 6 Tortola facula, 7 Crete facula, 8 Nicobar facula, 9 Oahu facula, 10 Mindanao facula, 11 Shikoku facula. |
Traitement
progressif des
images
de Titan prise le 26/10/2004 par cassini (images JPL).
UNE VIDEO PERSONNELLE "RECONSTITUANT" LA DESCENTE VERS TITAN DE HUYGENS IMAGES RADAR: ATTENTION: Les
images obtenues par le radar à synthèse
d'ouverture de
Cassini ne correspondent pas à des images en optique: les
zones
brillantes peuvent être rugueuses ou en pente, et certaines
structures visibles peuvent en fait être profondes,
recouvertes
par des matériaux transparents aux ondes radar.
Carte de Titan publiée en Mars 2006 - NASA/JPL cliquer dessus pour image haute définition. NOUVEAU: le TITAN VIRTUAL TOUR, excellente animation interactive de la NASA. |
Premier
résumé de l'activité de Cassini Huygens
Ces images en infra rouge (980 nm) montrent la surface du satellite. L'image centrale est un compositage permettent de mieux voir les contrastes. L'image de droite a été traitée pour éliminer les résidus atmosphériques. Des terrains cratérisés apparaissent, ainsi que des vallées brillantes et , à l'ouest de xanadu (structure blanche) un ensemble apparaissant sombre. Des nuages blancs surmontent le pôle S. La
vue RADAR en
fausse couleur, publiée le 5 Novembre, couvre 150 x 300 km.
Les zones vertes représentent des étendues sans grand relief, planes (liquides?) alors que les couleurs vives correspondent à des zones plus rugueuses. Les structures linéaires, dans les zones sombres, sont peut être des chenaux (ou des vallées?): leur nature exacte reste inconnue. Cette vue ne laisse pas apparaître de cratères d'impact, ce qui plaide en faveur de l'existence d'une "géologie" active et d'une atmosphère existant depuis longtemps, donc stable... Music 4 Titan
4 morceaux de musique embarqués sur Huygens Accessibles sur l'Itune music store (1 gratuit) Le bouclier thermique de Huygens a été construit par EADS (aérospatiale): protégera t'il bien la sonde dans une atmosphère inconnue ? l'interview du concepteur ILS ONT REUSSIT ! Ci dessous, premières images d'un monde nouveau et une terre nouvelle ... (photos ESA/NASA) Analyse VIDEO JPL reconstituant l'assolissage (attention, définition limitée) Titan lors du survol de Janvier 2006 - NASA/JPL |
Titan a été découvert en Mars 1655 par l'astronome et opticien néerlandais Christiaan Huygens, brillant physicien qui a laissé son nom à un type d'oculaire. De magnitude 8,3, Titan est visible dans les plus modestes instruments d'astronomie comme une étoile jaunâtre brillante près de Saturne.
Toutefois,
Galilée
ne le découvrit pas lorsque, en 1610, il observa cette
planète: la qualité de l'objectif de sa lunette,
grossissant 30 fois à peine, était si
médiocre
qu'il ne pu même pas obtenir une image claire des anneaux
de Saturne, dont il prit l'image déformée pour
celle
de deux satellites (dessin ci contre:
Saturne par Galilée).
Ce fut donc 45 ans plus tard que Huygens
découvrit
non seulement Titan, mais aussi les anneaux: " la
planète
est entourée d'un anneau mince et plat, ne touchant nulle
part la planète, et incliné par rapport
à
l'écliptique ". Il
publia ses découvertes,
dont la première détermination de la
période
de révolution de Titan (mesurée par lui
à 15 jours
22h et 41 mn 11s, soit avec une erreur de... 13 s seulement), dans un
ouvrage paru en 1659,
systema Saturnum.
Par
la suite, les
astronomes
eurent surtout à coeur l'étude du remarquable et
énigmatique système des anneaux (ci contre: premier dessin
représentant les anneaux)
et les satellites
passèrent
au second plan:
périodiquement, lorsque
les anneaux devenaient peu visibles, de nouveaux satellites de
Saturne étaient découverts. Il
en fut ainsi pour
Japet et Rhea mais aussi pour la plupart des nombreux satellites
du "seigneur des anneaux" (cf tableau).
C'est W. Herschel (ainsi que son fils John) qui donna leur nom définitif aux 7 satellites de Saturne connus à son époque en s'inspirant des noms des Titans mentionnés par Hésiode dans sa théogonie. Titan fut ainsi baptisé parce qu'il était le plus brillant des "enfants de Saturne".
|
Satellite |
|
|
Japet, Rhea | Giovanni Cassini |
|
Téthys, Dioné | Giovanni Cassini |
|
Mimas, Encelade, | William Herschel |
|
Hyperion | William et Georges Bond, William Lassell |
|
Phoébé | William Pickering |
|
première éclipse observée de Rhea par Titan |
|
|
Janus | Audouin Dollfus |
|
Epiméthée Hélène Télesto Calypso Atlas Prométhée, Pandore |
S. Larson, J. Fountain et R. Walker J. Lecacheux et P. Laques B. Smith, S. Larson, J. Fountain, H. Reitsema K. Seidelmann, D. Pascu, W. Baum, D. Currie R. Terrile S.A. Collins |
|
Pan | M. Showalter |
|
Ymir, Paaliak, Siarnak, Tarvos, Kiviuq, Ijiraq, Thyrmr, Skathi, Mundilfari, Erriapo, Albiorix, Suttungr | 11 Satellites ont été détectés, principalement par l'équipe de B. Gladman. Il s'agit de cailloux de quelques km de diamètre. |
2004 | Cassini a déjà
identifié 6
nouveaux satellites. Il est probable que plusieurs dizaines de cailloux
seront ajoutés à cette liste... |
Une
représentation à l'échelle des enfants
de Saturne!
De gauche à droite: Pan, Atlas,
Prométhée et
Pandore, Janus et Epiméthée, Mimas,
Encélade,
Telesto, Calypso et Tethys, Dioné (Helène est
invisible
à l'échelle), Rhea, Titan himself puis
Hypérion,
Japet et Phoebe. Infographie JPL Ci dessus: emplacement respectifs des orbites des satellites - infographie NASA Cliquer ici pour une revue en image des satellites de Saturne (lien NASA) |
L'astronome Catalan JC Solà a été le premier à suspecter l'existence d'une atmosphère épaisse sur Titan (Solà, 1905) en se basant sur les différences d'intensité lumineuse entre le centre brillant et les bords plus sombre du satellite. Il fit l'hypothèse que la lumière réfléchie au bord du satellite était affaiblie par une épaisseur d'atmosphère supérieure à celle franchie par la lumière renvoyée par le centre du disque (voir dessin ci contre).
C'est
à la
suite de
cette observation que Sir James Jeans, en 1925, montrera que, la
gravité
de Titan étant insuffisante pour retenir une
épaisse
atmosphère, la présence de cette
dernière
devait impliquer une très faible agitation thermique, donc
une basse température (ainsi que, comme nous le verrons,
une dynamique de renouvellement des gaz). Sir Jeans donna ainsi
une limite à la température de
l'atmosphère
Titanienne, qu'il calcula comprise entre - 213 et - 173 °C.
Il montra également que, dans cette plage de
température,
les éléments de poids atomique
inférieur à
16 ne pouvait perdurer dans l'atmosphère de Titan, car
sa gravité n'empêchait pas leur évasion
dans
l'espace.
La
première
preuve
indiscutable de l'existence d'une atmosphère sur Titan
fut l'obtention de la signature spectrale du méthane en
1944 par Gerard
Kuiper. Ce dernier propose aussi
que la couleur orange de Titan
soit due aux interactions entre sa surface et les gaz de son
atmosphère. De nombreux astronomes pensent, comme Kuyper,
que
Titan est un monde semblable à Mars, avec une
atmosphère
peu épaisse laissant apercevoir sa surface. En 1961, Audouin
Dollfus essai de cartographier le satellite à l'aide du
télescope de 60 cm (à présent disponible pour les
amateurs) du pic du Midi. La même année, des
travaux de
photométrie, précisés en 1973 (Veverka, Zellner),
vont
démontrer l'existence d'une atmosphère
épaisse,
opaque et parcourue de nuages.
Jusqu'aux missions voyager, les connaissances progressent donc peu, de nombreuses interrogations se faisant jour sur la densité, la température et la composition précise de ce manteau gazeux aussi froid que singulier. On doit toutefois remarquer, en 1971, les travaux de Carl Sagan qui prédisent l'existence de molécules organiques complexes dans l'atmosphère du satellite.
La première sonde spatiale a atteindre Titan a été Pioneer 11 le 3 septembre 1979. Une des premières photos prises, malgré sa qualité médiocre, permit de constater que la luminosité du satellite n'était pas égale: un des hémisphère semblait plus brillant que l'autre (Photo de Titan le 3/09/1979, à 3,6 millions de km. JPL - NASA)
A la fin des années 70 (Voyager 1 atteint le système saturnien en novembre 80), plusieurs modèles se proposaient de décrire l'atmosphère Titanienne:
Les instruments des sondes voyager (et en particulier les spectromètres IR) allaient infirmer, dans le détail, chacun des modèles présentés, mais c'est celui de Hunten qui, de loin, s'approchait le plus de la vérité.
L'apport décisif des missions voyager, et après.
Note: Une revue extrêmement complète des connaissances sur Titan AVANT Cassini-Huygens est accessible (en anglais) grâce aux travaux du britannique AD Fortes, de l'UCL (University College of London)
Bien
que l'aspect de
Titan
dans le visible soit décevant (une boule
orangée, certains nuages ayant été
identifiés à 250 km de la surface),
les spectromètres IR et UV de la sonde
permirent d'analyser
la composition de la haute atmosphère: entre 82 et 94 %
d'azote, puis environ 8% de méthane ainsi que de de l'argon
(Khare
& al., 2001).
La
présence d'argon a
été confirmé par Huygens, et signale
une
géologie active. Cette sonde a également
précisé la teneur en méthane, qui
passe de 1,5 %
seulement en altitude à 5 % près du sol.
Le
3 Juillet 1989, Titan a
occulté l'étoile 28 Sgr, ce qui a permis
d'obtenir de
nouvelles données sur son atmosphère et de
confirmer
l'existence de changements saisonniers de son aspect et, peut
être, de sa composition.
André Brack, responsable du seul (!) laboratoire d'exobiologie français, à Orléans, déclarait que c'était " une atmosphère " à la Miller" dont rêvent les chimistes du prébiotique."
Ci
dessus: à 22000 km de distance, voyager 1 a
réalisé cette vue de profil
de l'atmosphère de Titan montrant une brume d'altitude
(bleue)
surmontant de 500 km des nuages opaques orangés. - photo JPL
-
Cette brume reflète la lumière solaire et est
à
l'origine d'un refroidissement supplémentaire de la
surface de 7°C environ (Kasting, 2004).
Ci dessus : vue à contre jour par voyager 1, l'atmosphère de Titan apparaît nettement. Photo JPL/NASA Ci dessus: tholine synthétisée dans le laboratoire de F Raulin. Photo extraite d'un film ESA/Raulin |
Néanmoins,
les gaz
détectés ne sauraient expliquer l'aspect brumeux
et opaque de l'atmosphère. Celle ci est obscurcie par des
molécules bien plus complexes. On peut supposer que ces
molécules qui se forment dans la haute atmosphère
(200 km d'altitude, - 100 °C) grâce à
l'énergie
des divers rayonnements solaires, à l'influence de la
magnétosphère de Saturne et aux ions Mg d'origine
météoritique (Petrie
S., 2004). En effet, cet ion
intervient sous forme de radical
MgNC dans la formation de nombreuses molécules
organiques,
lesquelles
sédimentent ensuite sur
le
"sol"
de Titan pour former des couches d'une centaine de m
d'épaisseur.
Auparavant, elles forment dans l'atmosphère un
aérosol de
particules de 0,3 mm qui contribue à masquer la surface de
Titan.
Il y a assez peu d'équipes qui travaillent sur l'environnement de Titan. Les nom des chercheurs ayant travaillé avec le célèbre et regretté Carl Sagan, de l'université Cornell, reviennent souvent dans les publications. Nul doute que les futurs résultats permettront de motiver et former une nouvelle génération de chercheurs. Depuis 1986, la haute atmosphère de Titan (CH4 sous quelques dixièmes de bar) a été reconstituée plusieurs fois en laboratoire: dans les divers modes opératoires, un mélange de 9 parties de diazote pour une de méthane est bombardé de particules chargées représentant les protons et électrons pris au piège dans la magnétosphère de Saturne (Khare & al., 2001). Les protocoles expérimentaux peuvent également prendre en compte d'autres sources d'énergie, comme les rayonnements UV solaires où les éclairs. C'est le cas dans le film réalisé par l'ESA dans le labo de C Raulin (extraits) que j'ai remonté afin de montrer le montage expérimental: un tube contenant le mélange de gaz est immergé dans de l'azote liquide, l'énergie étant fournie par décharges électriques. Ne perdons pas de vue que ces reconstitutions sont des équivalents, non des reproductions fidèles, de l'atmosphère de Titan. La section CHARM propose un dossirr sur la chimie de l'atmosphère de Titan: Titan: The Solar System's Abiotic Petroleum Factory (Titan, l'usine prétrolifère abiotique du systéme solaire) |
Ci dessus: une des
composantes de la
tholine d'après Ehrenfreund & al., 1995
Huygens a
confirmé la présence dans l'atmosphère
d'acide
cyanhydrique (HCN), un précurseur des acides
aminés et
des bases des acides nucléiques.Les
acides
aminés susceptibles de se former à partir de ce
solide
mis en présence d'eau en milieu acide sont au moins au
nombre de
16, parmi lesquels glycine, acide
aspartique, alpha et bêta alanine parmi les plus abondants.
Les
PAH
représenteraient
10 % des nuages de l'atmosphère (Sagan
& al.,
1993). Ils comportent entre
2 et 4 cycles (chrysene par exemple, particulièrement
abondante
dans
le milieu interstellaire). Ces molécules
représenteraient
0,01 % de l'atmosphère (en masse). Des composés
chimiques similaires ont également été
détectés sur un
des hémisphère de Japet, autre satellite de
Saturne.
(Ci contre, nuages clairs sur Titan le 13/12/2004 - JPL) Une
des
particularité de l'atmosphère de Titan est
liée
à cette production d'hydrocarbures variés dans
l'atmosphère
du satellite: la formation
et la condensation d'alcanes simples (méthane,
éthane)
est une des possibilités envisagée par les
spécialistes.
Des pluies d'hydrocarbures se produiraient sur Titan, ce
qui ferait de lui le seul corps du système solaire, avec
la Terre, à posséder à sa surface un
élément
à l'état liquide en grande quantité.
En effet,
la température de surface
de Titan a été estimée à -
180 °C,
ce qui permet le maintient des hydrocarbures à
l'état
liquide, et se rapproche même de la température de
liquéfaction de l'azote (- 196 °C à 1
bar). Les
mesures de Huygens confirment une température au sol de -
179
°C, mais ne montrent pas trace d'éthane.
|
profil
de l'atmosphère de Titan
Attention:
les mesures de
Huygens montrent que les particules organiques sont plus
grosses
que prévu (0,1 µm) et se répartissent
entre la
surface et 150 km d'altitude.
|
Les recherches de
Khare & al. (1986) ont montré que l'hydrolyse acide de la
tholine, possible lors d'impacts s!ur Titan ou dans les profondeurs du
satellite, conduit à la formation de 16 acides aminés
représentant entre 1 à 2 % de la tholine hydrolysée
(exactement 9,79 mg d'AA/g de tholine accompagnés de la
formation de 10,30 mg d'urée /g de tholine). La liste ci contre
donne les proportions des différentes molécules
formées en mg/g de tholine.
On doit y ajouter les acides aminés Thréonine, Isovaline et Valine qui sont formés en très faible quantité (traces). |
Glycine
5,3 Acide amino butyrique et ses dérivés: 0,81 Acide glutamique 0,40 Alanine 0,70 Acide aspartique 1,10 Bêta alanine 1,20 N methylglycine 0,18 acide alpha-bêta di amino propionique 0,10 |
Nom du gaz et formule | Teneur atmosphérique : mesure INMS Cassini mesure CIRS Cassini (fraction molaire - Waite jr JH & al., Science 308, 13/05/2006) |
Teneur atmosphérique (Thomson & Sagan, 1984) |
distribution de gaz de l'atmosphère de Titan selon leur latitude. Les divers seuils de condensation provoquent des modifications de la composition atmosphérique, en particulier vers les régions polaires. Ces modifications sont cycliques, et suivent les "saisons" de Titan. doc. Flasar FM & al., Science 308 du 13 mai 2005, 975-978. |
Azote N2 | 77 - 85 % | ||
Argon 36Ar | de 12 à 17 % | ||
Méthane CH4 | 2,19 x 10-2 ± 0,002 x 10-2 1,6 x 10-2 ± 0,5 x 10-2 |
de 3 à 6 % | |
di-hydrogène H2 | 4,05x 10-3 ± 0,03 x 10-3 |
de 01 à 0,4 % | |
Éthane C2H6 | 20 ppm | ||
Propane C3H8 | de 5 à 20 ppm | ||
Ethyne C2H2 | 1,89x 10-4 ± 0,05 x 10-4 3,3 x 10-6 ± 0,3 x 10-6 |
2 ppm | |
Ethène C2H4 | de 2,59 x 10-4 ± 0,70 x 10-4 à 5,26 x 10-4 ± 0,08 x 10-4 1,6 x 10-7 ± 0,7 x 10-7 |
0,4 ppm | |
HCN Nitrile de méthane (cyanure !) | < 5 ppm | 0,2 ppm | |
C2H6 | 1,21x 10-4 ± 0,06 x 10-4 2,3 x 10-5 ± 0,4 x 10-5 |
||
C4H2 Di-acétylène | < 5 ppm | 0,03 ppm | |
C3H4 Méthyl acétylène C3H8 |
3,86x 10-6 ± 0,22 x 10-6 1,2 x 10-8 ± 0,3 x 10-8 < 5 ppm |
0,03 ppm |
|
HC3N Cyano acétylène | < 5 ppm | 0,01 à 0,1 ppm | |
C2N2 Cyanogène | < 5 ppm | 0,01 à 0,1 ppm | |
CO2 Dioxyde de carbone | 0,01 ppm | ||
CO Monoxyde de carbone | 10 ppm |
Cependant,
nous
verrons qu'il
existe
quelques possibilités pour que ce "congélateur"
ne soit pas aussi performant, et qu'une chimie prébiotique
plus complexe que prévue ai pu se développer
à
la surface du satellite avant de se réfugier à
l'intérieur de celui-ci..
On peut supposer valablement que l'atmosphère de Titan soit le cadre d'une dynamique comparable à celle observée sur Terre, avec des cellules de convection. Toutefois, il ne faut pas oublier que, vu la faible gravité de l'astre, l'extension de l'atmosphère (son épaisseur) est dix fois supérieure à celle de la Terre: alors qu'à 400 km d'altitude au dessus de la Terre nous sommes dans l'espace, une altitude similaire autour de Titan nous situe encore dans son atmosphère... Titan
est le lieu d'un effet
de serre causé par H2, N2 et CH4, ces 2 derniers
présents
en abondance (Scatterwood
& al., 1987). La
présence de
ce dernier gaz est énigmatique, car il ne peut se maintenir
dans l'atmosphère. En effet, les photons UV
décomposent
le méthane en un radical méthyl CH3 et un atome
d'H
à une altitude comprise entre 350
et 750 km
(dans 41 % des cas - Coll,
2005). Le
méthyl contribuera à la synthèse des
molécules de la tholine (tout
une variété
de molécules organiques formant un brouillard qui
sédimente ensuite vers le sol - cf schéma) tandis
que l'hydrogène
s'évade dans l'espace, et forme autour de Saturne un tore
d'hydrogène neutre centré sur l'orbite de Titan
et
s'étendant jusqu'à l'orbite de Rhéa (Cassini
confirme le 04/07 l'existence de ce nuage d'hydrogène neutre
-
animation ici).
La présence d'un disque de
plasma
comportant des ions H et O s'étendant entre l'orbite de
Titan et
celle de Téthys suggère peut être
l'émission, actuelle ou passée, d'autres
molécules
ou espèces chimiques par l'atmosphère de Titan.
Ci
contre: profils de température de l'atmosphère de
Titan
Les trois courbes sont issues d'observations d'occultations stellaires par l'équipe de Welle (1997) qui a mis au point un modèle donnant des limites aux variations possibles de température (en bleu: maximum; en violet: minimum et en vert une valeur moyenne, qui n'est cependant pas plus probable que n'importe lesquelles situées entre les deux extremum du modèle. A noter que tous les modèles convergent vers une température au sol voisine de - 173 °C! |
L'absence
de champ
magnétique,
qui place directement l'atmosphère "sous les feux
du soleil" contribue à entretenir ces synthèses,
bien que
l'extension fluctuante de la magnétosphère de
Saturne
exerce également un effet à ce niveau. En
effet, Titan est, au cours de son
orbite, parfois noyé dans la
magnétosphère de
Saturne et parfois directement exposé au vent solaire. Bien
que
Titan se meuve dans le même sens que la
magnétosphère, la rotation de celle ci est bien
plus
rapide que celle de Titan, ce qui génère une onde
de
choc, Titan modifiant localement la structure de la
magnétosphère de Saturne (cf schéma ci
contre,
extrait de
NASA-passage to a ringed
world). La
magnétosphère de Saturne provoque une
faible érosion de l'atmosphère de Titan, laquelle
perd
moins de 12 x 10(6)
atomes de N/cm2/s,
ce qui est
très faible.
La
continuelle
destruction du méthane implique que le % de ce gaz doit
varier fortement, modifiant par conséquent le climat global
de Titan de façon cyclique (et posant le problème
de
l'origine du méthane). En effet, l'atmosphère de
Titan
devrait être totalement détruite par photolyse en
50
millions d'années "seulement" (Lunine
& al.).
Plusieurs mécanismes ont
été proposés pour expliquer sa
régénération permanente:
Les
analyses de la fraction solide de la tholine, qui précipite
à la surface (Sarker
& al., 2003)
montrent que les molécules formées
contiennent
une part
appréciable d'azote, ce qui veut dire que
l'atmosphère de
Titan perd également ce gaz de cette façon.
Les
mesures du rapport N15/N14 effectuées le 26 octobre 2004
(voir ci contre, JPL)
montrent que l'atmosphère
de Titan est plus riche en isotope
lourd de l'azote que celle des autres atmosphères du
système solaire. Cet enrichissement s'explique par la perte préférentielle des atomes d'azote les plus légers (14N) au cours de l'histoire du satellite. Cela signifie que l'atmosphère de Titan a été, dans le passé, bien plus épaisse et qu'elle s'est, au cours de l'histoire du satellite, évadée dans l'espace. Cette évasion pourrait, selon moi, avoir été provoquée par un passé bien plus chaud où l'agitation thermique, combinée à la faible gravité, à provoqué la perte de la majeure partie de l'atmosphère, jadis 3 fois plus épaisse. On peut aussi remarquer qu'un déséquilibre de ce type peut aussi résulter, du moins partiellement, d'une activité de type biologique, ainsi que de la sédimentation des molécules azotées lourdes formées dans l'atmosphère. |
On
peut
également se demander pourquoi Titan est doté
d'une
atmosphère alors que des satellites comparables
(Ganymède, Europe...) en sont dépourvus. Outre
leur
température supérieure, favorisant
l'échappement
d'une atmosphère primitive éventuelle par
agitation
thermique, on peut mettre en cause l'acquisition de
l'atmosphère
par impacts cométaires: le champ gravitationnel de Saturne
étant très inférieur à
celui de Jupiter,
les impacts s'étant produits à la surface de
Titan ont
été moins violent que sur les satellites
galiléens(Williams
DM & al., 1997), ce
qui a évité (au moins
partiellement) la destruction de cette atmosphère primitive.
Cassini Breaking
news on
Titan
Dans
une sections spéciale de son n° 308, la revue
“science” du 13 mai 2005 présente les
résultats ayant été acquis lors des
deux premiers
survols de Titan (26 octobre 2004 et 13 décembre 2004)
Voyager avait
observé une
stratosphère froide, de forts vents circumpolaires et des
concentrations élevées en matières
organiques au
niveau du pôle N.
Composition de l’atmosphère L’occultation
des étoiles spica et Shaula a permis d’identifier
dans
l’atmosphère de Titan, entre 450 et 1600 km
d’altitude, de l’acéthyléne,
de
l’éthylène, de
l’éthane, du
diacétylène et du cyanure
d’hydrogène.
(Shemansky DE, Stewart AIF, West RA et Esposito LW - the cassini UVIS
stellar probe of the titan atmosphère). Ces hydrocarbures,
ainsi
que les nitriles, sont formés par la dissociation UV de N2 et
par
l’impact d’electron venant de la
magnétosphère Saturnienne.
Le C2H4
voit son taux évoluer rapidement, des données
discordantes existant entre les mesures au sol (Keck - donant des
niveaux supérieurs) et l'instrument CIRS au sujet
d’un
enrichissement de l'atmosphère pour ce gaz au niveau pôle S.
Cette molécule etant détruite en 150 à
180j par
photochimie, le faible enrichissement observé au pôle par
Cassini s'explique aisément.
Voyager
avait
indiqué que le taux de CH4
variait à la
surface de 6% à l’équateur à
2% au niveau
polaire. (Samuelson
RE, Nath NR,
Borysow A. Planet. Space. Science 45, 1997, 959).
Les meilleures
mesures donnent, vers 1000 km d’altitude, une teneur de 1,6 ± 0,5 %.
Le CO, à
la même altitude, est présent au taux de 4,5 ± 1,5 x 10-5
(et perdure 1 milliard
d’années - il devrait rester constant dans
l’atmosphère car, contrairement à CH4,
il ne se
condense pas.)
Haute atmosphère La
stratopause a
été localisée à 310 km
d'altitude (186 K,
plus froide pendant l’hiver), avec des vents à 160
m/s. Au
dessus du pôle S, 4 à 5 ° de moins
qu’à
l’équateur (différence moindre que
prévu).
Un courant jet détecté dès 1989, autour de 60° lat N entre 175 et 220m/s (soit 630 et 790 km/h !) Des modifications importantes sont causées par les saisons. Ainsi, alors que les concentrations en molécules organiques mesurées par voyager au printemps étaient 10 à 100 fois plus élevées dans les régions polaires qu'à l'équateur, ce n’est plus le cas aujourd'hui, alors que l’hémisphère N est en hiver. Les autres composantes de la haute atmosphères ne montrent pas de changements significatifs depuis les mesures de Voyager 1 réalisées il y a 25 ans. Mesures isotopiques entre 3000 et 1174 km d’altitude Existence à haute altitude (1200 km) de composés carbonés et de nitriles. CH4 entre 2,2 et 2,7 % (1200 km) Les
rapports 15N/14N
indiquent une perte d’azote comprise entre 1,7 et 10 fois la
quantité actuelle présente dans
l'atmosphère.
Toutefois, l’incertitude est encore grande sur ces valeurs
qui
demandent des mesures complémentaires. En tout
état de
cause, on
doit
considérer que, dans le passé,
l’atmosphètre
de Titan était au moins 50% plus dense
qu’actuellement. La
marge d'erreur des données actuelles est telle qu'elle
permet
d'envisager une atmosphère primitive de 2 à 100
fois plus
épaisse que l'actuelle !
L’origine
interne du méthane
est confirmée. Ce
gaz se décompose dans la haute
atmosphère par photodissociation, comme le montre le taux de
H2
provenant de cette molécule. Le
taux de dissociation serait de 5 x 1027
molécules/s,
donnant un temps de séjour du CH4
atmospherique de 50 millions d’années.
Un enrichissement en 12C
est aussi noté,
(12/13 de 95,6 ± 01
où 93.8 ± 1,9 selon les méthodes de
mesure alors
qu’il est sur la Terre de 89,01 ± 0,38) . Sur
notre
planète, 10 % de cet enrichissement sont causés
par une
activité biologique. Sur Titan
un effet biologique est considéré peu probable
(mais pas impossible!!!) et cet enrichissement pourait provenir des
conditions physiques régnant à la surface, et
mettant le
CH4
au voisinage de son point triple (comme l’eau
sur Terre): les isotopes lourds resteraient plutôt dans une phase
liquide ou solide, explicant le déficit de la phase gazeuse
analysées dans l’atmosphère selon Hunter
Waite & al.
Toutefois, l'équipe de chercheurs
reconnait que cette situation
n’est pas claire,
et que de nouvelles mesures,
réalisées avec d’autres instruments de
Cassini,
sont necessaires.
Les
mesures de la
quantité d'un isotope de l'Argon, le 40Ar,
conduisent à penser que
l’azote de Titan ne provient pas du dégazage de
clatthrates mais d’ammoniac (ou d’hydrtaes
d’ammoniac) présent dès la formation de
saturne,
secondairement converti en azote
par photochimie et/ou action
des hautes températures causées par des chocs
météoritiques (je rajouterais une autre
possibilité, ici occultée; l’action de
micro-organismes profonds effectuant la reaction NH3
-> N2,
bien que la plupart, sur Terre, cathalysent la
réaction inverse).
Dans la revue Science du 13 janvier 2006, Rannou & al. proposent un modèle décrivant la dynamique de l'atmosphère de Titan, et plus particulièrement les différents nuages que l'on peut y observer. Il en ressort que l'atmosphère de Titan présente de nombreux points communs avec celle de la Terre (Lellouch, 2006), le cycle de l'eau étant remplacé par celui du méthane. On distingue des nuages isolés, à évolution rapide (quelques heures) localisés à des latitudes moyennes (40°S), et de grandes formations analogues à des tempêtes, perdurant plusieurs semaines et caractéristiques des régions polaires. Sur Titan; au delà des couches proches de la surface, la troposphère est modéle par des processus de type radiatif plutôt que par des courants de convection. Toutefois, les nuages des latitudes moyennes se forment au sommet de la mince couche convective, au niveau des zones ascendantes de l'atmosphère. Ce sont les molécules issues de l'activité photochimique de lhaute atmosphère qui, se condensant et retombant vers la surface, fournissent les supports nécéssires à la condensation de méthane sous forme de goutelettes à l'origine des nuages observés. D'après l'équipe de Rannou,l'atmosphère de Titan serait structurée par deux cellules de Hadley (cylindres convectifs) de taille différente, s'étendant sur environ 60 ° de latitude; et par deux autres cellules, plus petites et déformées, dans les régions polaires ( ce qui revient à supposer l'existence d'une épaisse couche nuageuse de méthane au niveau du pôle N). La circulation atmosphèrique provoquerait un transport du méthane des région tropicales vers les pôles, où des pluies de méthanes seraient fréquentes. Les pluies seraient en fait de véritables tempêtes, car la quantité de liquide produit par l'atmosphère de Titan serait 50 fois supérieure à celle disponible sur Terre, ceci allié à une convection 2000 fois moins forte que sur notre planète... Ces précipitations catastrophiques pourraient expliquer l'érosion visible sur les vues transmises par Cassini/Huygens. 16/02/2006 Le site du JPL consacré à Cassini présente un film GIF représentant une rotation de Titan observé lors des survols du satellite effectués en Octobre et décembre 2005 ainsi qu'en janvier 2006. Les trois longueurs d'onde utilisées (1,6; 2,01 et 5 µm) se situent dans l'IR. On y distingue clairement les différents terrains (sombres dans les régions tropicales, plus clairs vers les pôles, du moins le pôle S!) ainsi que les nuages polaires, nombreux lors du survol de décembre, qui apparaissent en rouge. ci dessous, 3 vues extraites de ce document: Ci dessous: Xanadu est parcourue de nombreux chenaux. Survol du 30 avril. Ci dessous : terrains contenant des cavités pouvant être des lacs de méthane ou d'éthane |
Sur
ce spectre INMS, chaque bande horizontale correspond à une
molécule particulière. Les
3 lignes
colorées du
bas correspondent à H2, CH4 puis N2.
Le spectrométre de masse de Cassini met en évidence l'existence de molécules carbonées complexes dans la haute atmosphère. Nuages Le 21 Octobre 2005, la revue "Science" a publié plusieurs articles * concernant les nuages de méthane de Titan. L'équipe
de Griffith, utilisant l'instrument VIMS de cassini, a montré
que les nuages de méthane, localisés aux latitudes
moyennes, se déplacent à une vitesse de 36 km/h (contrairement
au pôle S, où se produisent des tempêtes
saisonnières durant plusieurs semaines) et sont
probablement constitués de gouttelettes de méthane de
taille millimétrique. Ils peuvent se dissiper en une demi heure.
Des mouvements convectifs ont également été mis en
évidence. Ces mouvements rapides (un des nuages est passé
de 20 à 42 km d'altitude en 35 mn) impliquent l'existence d'une
source de chaleur sur Titan (volcanisme?).
Ci dessous: quelques unes des observations de Griffith, réalisées avec le VIMS de Cassini. Science 310 - Griffith team (cf + loin) L'équipe d' H Roe (Roe, 2005), utilisant des télescopes géants au sol (le Keck de 10 m et les Gemini de 8 m - voir photo tirée de science 310) a repéré 24 nuages en 82 nuits, confirmant que la formation de méthane n'est pas un phénomène rare. Toutefois, tous les nuages observés se situent vers 40 ° S. Il est probable que ce confinement en latitude soit lié à la circulation de l'atmosphère de Titan, mais ce n'est pas le cas en ce qui concerne la longitude: les nuages sont plus fréquents vers 350°W, ce qui laisse supposer l'existence d'une source locale de méthane de type geyser ou cryovolcanisme (l'effet d'une chaîne de montagnes arrêtant les nuages semble exclu, les reliefs connus de Titan ne dépassant pas la centaine de m...). En conclusion, ces travaux montrent que, outre une circulation atmosphérique active, Titan régénère son méthane a partir d'une source "chaude" bien localisée à ou dans sa surface... * Science 310, 21 octobre 2005, 474-480: vu le nombre de contributeurs (26!), voici les références de la publication de Griffith & al (et l'inflation du nombre d'auteurs contraindra bientôt à recourir à ce genre de présentation!). Celle de Roe est intégrée à la page de références... 7 Mars 2006 Le survol du 28 février doit permettre de mesurer précisément la masse de Titan, et d'après sa densité de valider les modèles décrivant la présence d'un océan souterrain sous sa croûte gelée. Le survol du 19 Mars permet une analyse de l'atmosphère au travers de laquelle les signaux de Cassini ont été transmis. 11 Mai Le survol du 30 avril révèle: - Une structure d'impact, Guabonito, de 90 km de diamètre, qui pourrait aussi être une zone effondrée d'un cryovolcan. Si c'est un cratère, ses bords ont été fortement érodés et entrecoupés de champs de dunes. - Des champs de dunes avoisinant des régions érodées nanties de chenaux de drainage sombres. Ces dunes sont fréquentes près de l'équateur de Titan, composant des terrains sombres au radar. Leur existence implique celle des processus d'érosion capable de les générer. En effet, la quantité de sable détectée excède celle qui pourrait être formée par des impact météoritiques (Lorenz, 2006). Il est également possible que ce sable résulte de la formation de flocons carbonés dans la haute atmosphère de Titan: comme je l'avais proposé, ce "sable" pourrait bien être, en fait, de la "neige" ! Ces longues dunes couvrent près de 300000 km2, et ressemblent à celles du désert de Namibie. Elles sont constituées de particules de 100 à 300 µm de diamètre (glace, matière organique ou plus probablement mélange des deux) et emplissent des dépressions qui ont pu, autrefois, contenir des liquides. Leur hauteur est de quelques dizaines de m (Équipe de RD Lorenz: The sand seas of Titan: Cassini RADAR observation of longitudinal dunes - Science 5/05/2006, 312, 724-727). Ces dunes pourraient recouvrir toutes les régions sombres équatoriales du satellite. Ces dunes seraient âgées de quelques millions d'années. - Un drainage intense de la région Xanadu, surélevée, par de nombreux chenaux se jetant dans une "mer de sable" (fluidifié par des hydrocarbures?) sombre. Cette région contient également plusieurs cratères d'impact dont les plus grands (70 km) possèdent un pic central, révélant ainsi la présence d'un sous sol ferme. - une région montagneuse (les montagnes sur Titan font quelques...centaines de m...) de Xanadu, parcourus de très nombreuses vallées creusées par des rivières intermittentes de méthanes, lorsque, au printemps de Titan, les pluies se forment... Le survol du 25 Octobre 2006 a permis de caractériser, toutefois, des chaînes montagneuses de dont l'altitude a été estimée, de façon indirecte (en supposant, comme me le signale M. Hirtzig, que la différence de luminosité entre sommets et pentes est exclusivement causée par l'éclairement) à 1500 m d'altitude environ. - Des terrains contenant des cavités pouvant être des lacs de méthane ou d'éthane avoisinant des régions montagneuses (voir ci contre) qui sont drainées par les pluies d'hydrocarbures. |
Une surface énigmatique
La
densité de
Titan indique qu'il contient, comme les autres satellites de Saturne,
de la glace d'eau en quantité, dont une partie est
exposée à la surface du satellite (Griffith & al.,
2003),
ce qui
signale une érosion des dépôts
atmosphériques où la marque d'impacts
récents.
L'intérieur du
satellite doit aussi être
composé de CH4 et NH3
à l'état solide, ainsi que de silicates. Certains
modèles décrivent Titan comme un corps non
différencié, mais sa taille plaide en faveur
d'une
structure concentrique comportant un noyau de silicates
surmonté
de couches comportant une fraction appréciable de glaces
(H2O,
NH3 et CH4) mélangés à de la roche. A
la
surface se trouvent aussi les dépôts de
tholine,
composée principalement de molécules de formule
CxHyNz (Sarker
& al., 2003),
dont C11H15N6,
par exemple. Ces molécules ont une taille pouvant avoisiner
les
800 Dalton (une unité de "masse" des molécules,
à
titre d'exemple CH3 "pèse" 15 Dalton) et comportent de
nombreuses molécules d'azotes insaturées, donc
potentiellement très réactives si elles sont
mises au
contact de l'eau.
Image HST/JPL/NASA |
La
première carte de la surface
de Titan, obtenue par l’équipe de P.H. Smith (HST
team -
cf
références) à partir de 14
séances
d’observations au moyen de la camera planétaire
à
grand
champ (instrument WFPC2) du telescope spatial Hubble.
Smith & al.
ont
observé Titan entre le 4 et le 18 Octobre 2001 dans le
proche
infrarouge: à des longueurs d’ondes comprises
entre 0,85
et 1,05
µm, l’atmosphère de Titan est
transparente et permet
d’apercevoir le sol. Les plus petits détails
visibles ici
ont
une taille de 600 km environ.
Les couleurs obtenues
ne
résultent que d’un traitement qui classe les
différentes
parties de l’astre selon leur
réflectivité IR.
Aussi, il
n’est pas possible de savoir à quoi correspondent
physiquement
les régions sombres ou brillantes, mais il est
évident
que la surface du satellite n’est pas entièrement,
comme
certains le pensait, recouverte
d’océans! Les
observations
ultérieures du HST team conduisent à penser que
les
structures les plus brillantes seraient des grands cratères
d’impact ayant dénudé un sol de glaces
et de roches
mêlées.
Cassini/Huygens a
infirmé cette
idée début 2005, montrant que les grands
cratères
d'impacts sont rares sur Titan. Les zones brillantes sont en
réalité constituées de glaces
nettoyées par
des précipitations.
Les pôles n’ont pu être cartographiés à cause de l’inclinaison de la surface du satellite à ce niveau ainsi que de l’épaisseur plus grande de d’atmosphère à traverser. PH. Smith a réalisé une animation montrant une rotation de Titan (nécessite quicktime) Au CFHT, grâce au système d'optique adaptative COME-ON+ (Saint-Pé & al., 1993; Combes & al., 1997), une cartographie de la surface a été également réalisée en 1994. |
Les seules
cartes disponibles étaient celles des travaux de
l'équipe de Peter H Schmith (2001).
En Avril 2004, l'ESO a publié les résultats
remarquables obtenus grâce aux techniques d'optique
adaptative
adaptées sur le VLT.
Carte
des régions centrales de Titan (entre 40 ° de
latitude S et
50 ° N -
Contrairement à la majorité des cartes astro,
l'Est est
à droite). Cette carte a été obtenue par des observations à 0,94 µm de longueur d’onde, dans la “fenêtre” du méthane, par le HST Team. Pour la réaliser, sept images espacées de 7 heures ont servit à localiser les nuages de l’atmosphère et à suivre leur dynamique. 7 autres images, espacées de 32 h, ont permis de couvrir l’essentiel de la surface. L’image de fond des nuages obtenue précédemment a été soustraite de celle obtenue dans la deuxième campagne d’observation. Les images obtenues ont été compilées, contrastées, ajustées entre elles et lissées. Les structures n’ont été conservées que si elles été visibles sur plusieurs images. Malgré ces précautions, l’équipe de recherche admet que certaines des structures brillantes cartographiées peuvent être des nuages, et que les faibles différences de contraste ne sont guère significatives. En effet, le contraste original des images n’était que de 4% en moyenne. L'atmosphère a été supposée régie par une symétrie cylindrique, inchangeante au cours de la rotation de Titan, ce qui implique que tout motif surfacique constant sur une bande de latitude donnée (calotte polaire, massif montagneux, champ de lacs ou de dunes, océan asséché ou autre) est éliminé. Image HST/JPL/NASA Ci dessus: carte de Titan obtenue depuis le sol par L'équipe d'A. Coustenis. (Coustenis & al., 2005) |
|
Un
nouvel instrument
d’observation, le SDI (Simultaneous Differential Imager)
adapté
sur le NACO (systéme d’optique adaptative
corrigeant en
temps
réel la turbulence causée par
l’atmosphère
terrestre) à permis a une équipe de
l’ESO (ESO
team - cf réferences)
d’obtenir ces images de
Titan, les
plus précises jamais réalisées (et qui
démontrent une fois de plus le potentiel des
télescopes
“au sol”). Les images ci contre ont été réalisées grâce au telescope Yepun du VLT (8,2 m de diamètre). Le SDI permet d’obtenir des images précises en traitant simultanément 3 longueurs d’onde différentes (il est destiné à la recherche d’exoplanètes). Les observations ont été réalisées en même temps : - dans 2 longueurs d’onde IR pour lesquelles l’atmosphere de Titan est transparente. - dans une longueur d’onde correspondant à l’atmosphère. En comparant cette technique à celle utilisée 3 ans avant par Smith & al., il est aisé de comprendre que l’”effacement” de l’atmosphere des images est ici bien plus précis, les mesures ayant été simultanées, et non pas séparées dans le temps. La carte des réflectivité obtenue est donc quasiment exempte d’artefact d’origine atmosphérique. |
La
vitesse
des vents
laisse
penser que ces "mers" seraient agitées de fortes
tempêtes, et soumises à des marées
causées
par Saturne (Sagan
& al., 1995). D.
Campbell, de L'université Cornell, considère que
la
polarisation des 2% d'ondes radio reflétées par
la
surface de Titan indique que les vagues qui agitent les
étendues
liquides de Titan sont comparables, où moins
développées, que celles des océans
terrestres. Des chercheurs collaborant avec
l'équipe de
conception de la sonde Huygens ont toutefois
considéré
comme possible l'existence de vagues sept fois plus importantes (Genge,
2004)
que celles de nos océans... mais
qui resteront à
l'état d'hypothèses puisque les liquides ne
semblent pas
être présents librement sur Titan, où
ils sont
remplacés par des boues carbonées..
Dans
les régions
polaires, il n'est pas exclu (selon moi) de découvrir des
lacs
d'azote
liquide, la température d'ébulition de ce dernier
n'étant que de très peu inférieure,
à
1,5 bar, au - 180 °C moyens du sol. Les dernières
vues de
Cassini laissent en effet apparaitre une "calotte polaire" blanche...
Les vents violents doivent
également avoir provoquer une érosion
éolienne
intense propre à adoucir les reliefs les plus
tourmentés.
Expérimentalement,
il est apparu que
les produits organiques formés dans la haute
atmosphète
titanienne ne sont pas, pour la plupart, solubles dans les
océans
d'hydrocarbures (McDonald
& al., 1994)
: ils
doivent
donc former des dépots concentrés dans les deltas
des éventuels "fleuves" d'hydrocarbures qui peuvent
parcourir ce satellite.
Ci dessus, la zone étudiée par Cassini lors de son passage au plus près de Titan le 26/10/2004. Le site où Huygens s'est posé le 14 janvier 2005 est indiqué. Les structures photographiées confirment l'existence d'une grande variétés de terrains à l'histoire géologique mouvementée. La
comparaison de
cette carte avec celle obtenue depuis la Terre permet de souligner les
progrès fantastiques éffectués grâce
aux optiques
adaptatives...
ci dessous: zone littorale cartographiée par Cassini (JPL) Les enregistrements de Huygens montrent une libération de méthane faisant quite au contact avec le sol (ci dessous, document ESA). La chameur dégagée par la sonde a suffit a faire fondre une partie du sol. La sonde s'est d'alleur enfoncée de 55 mm dans le sol (ESA/NASA/ASI/PPARC/SSP team). La consistance du sol est celle de la neige compacte. L'analyse spectrale de la surface montre la présence d'azote, de méthane et un dégagement d'Argon. Des hydrocarbures ont aussi été identifiés (cf ci contre) mais la présence de benzène (C6H6) ne serait, d'après plusieurs spécialistes, qu'une contamination d'origine terrestre. (crédit ESA/NASA/ASI/PPARC/SSP team) |
L'hydrolyse acide de la tholine génère des acides aminés (ainsi que de l'urée, 10 mg/g).
Les formules signalent ceux incorporés dans les protéines des êtres vivants terrestres. L'ensemble représente, en masse, entre 1 et 2 % de la tholine. D'après Khare & al., 1986. Teneur en méthane selon l'altitude, enregistré pat Huygens lors de sa descente. D'après un doc ESA/NASA |
|
Ces
images
ont
été réalisées entre le 2 et
le 8
février 2004 gracé au Telescope Yepun du VLT (8,2
m de
diamètre) opérant à 1575 µm
(IR proche). Ce
sont les meilleures images de la surface obtenues. Comme la rotation de Titan est synchronisée avec sa période de révolution, l’observation de la totalité de sa surface nécessite une orbite entière (16 j). Le temps d’observation disponible a permis de cartographier 3/4 de la surface. La camera SDI a permis de soustraire efficacement les composantes atmosphèrique des images obtenues (cf + haut). Attention:
cette carte n’est pas une carte topographique mais une carte
de
la
réflectivité des structures du sol à
une longueur
d’onde unique: elle ne correspond pas à ce que
nous
verrions
à l’oeil nu (ceci
est assez peu signalé dans les revues de vulgarisation) et
la
nature des structures observées reste sujette à
débat entre spécialistes.
Ces
observations dans l’IR couplés à la
réflectivité radio mesurée grâce
à
radiotelescope d’Arecobo ont permis de suposer que les
régions
sombres correspondent bien à des hydrocarbures liquides. Les
régions les plus claires seraient des plateaux recouverts de
glaces. On peut remarquer l'excellent accord avec les
résultats
du HST team, qui présente l’avantage de couvrir
les 1/4 de
Titan
non cartographiés par l’ESO.
L’
ESO-team a baptisé quelques structures sombres (des "mers
"?) de
noms pittoresques comme le “H penché”,
le
“chien”, la “balle” et
la “téte de dragon”. Il est permis de
penser que
l’UAI ne
conservera pas ces nom pourtant significatifs (Amusez vous à
les
retrouver sur les clichés!). Ci dessous comparaison de deux
vues, l'une acquise par Cassini en orbite, l'autre par le VLT et l son
instrument NACO ,
et une suite de clichés obtenus en février 2005.
|
En
combinant
les résultats de l'ESO et de l'HST, on en vient à
remarquer que l'hémisphère Sud de Titan
posséde
plusieurs "continents" (2 sont de grande taille, ) alors que
l'Hémisphère Nord est de nature plus
"océanique". Toutefois, les incertitudes sont fortes en ce
qui concerne cet hémisphère: comme le signale M. Hirtzig
:"
il est impossible pour l'instant d'imager à grande
résolution cette région (à cause de la nuit
polaire), mais même dans 7 ans le pôle sera encore trop
proche du limbe de Titan (depuis la Terre) pour être imagé
correctement, car l'élimination de la composante
atmosphérique (même par SDI ou FPI) sera difficile. Les
seules réponses que nous pourrons obtenir à ce sujet
seront données par VIMS, ISS et RADAR à bord de Cassini."
La vue ci contre a été prise lors du survol du 30 Mars 2005. Elle montre pour la première fois le "continent H" comme l'avait appelé les membres de l'ESO team qui avait observé Titan avec le VLT.
J'ai "nettoyé" un peu cette image raw et ajouté, en bas, la vue obtenue depuis la Terre grâce au télescope Yepun et à son système d'optique adaptative: les progrès de l'astronomie au sol apparaissent ainsi plus nettement !
Sous le "continent" H penché (une "mer", en fait) un terrain sombre très allongé et fin me fait penser à une grande vallée type vallis marineris.
Ci dessus, cette vue "brute" enregistrée pendant le même passage montre des traînées et une érosion "en parabole" du terrain clair en bas à droite. Un écoulement de fluide, dirigé vers le haut de la vue et incliné à 45 ° vers la droite peut être à l'origine de ces structures.
Titan
s'est formé par accrétion dans un milieu
éloigné du soleil, riche en substances volatiles
telles
que H2O, NH3 et CH4. Le méthane s'est essentiellement
incorporé à l'intérieur du
satellite sous
forme de clathrates (Lunine
& al., 1987).
Après l'accrétion, Titan était un
monde chaud
(250°C - Lunine,
1985) nanti d'une
très
épaisse atmosphère de N2, H2O et CH4,
endogène ou
formée par
bombardement cométaire, et soumis à de
fréquents
apports météoritiques qui en ont
dispersé une
grande partie. Ces chocs ont réchauffé
l'intérieur
du satellite, facilitant la différenciation interne et la
libération des gaz des roches qui ont pu contribuer ainsi
à la formation d'une atmosphère secondaire.
A
la
surface du satellite, et durant 100 millions d'années, un
océan d'eau enrichi en ammoniac a pu exister, à
une
température voisine de 30 °C, dans un
milieu riche en
sources d'énergie.
Toutefois, le
refroidissement
progressif était inévitable et 70 millions
d'années plus tard une couche de glace de plusieurs km
d'épaisseur recouvrait l'océan primordial, qui
serait
resté liquide en profondeur.
Les modèles actuels font dépendre l'épaisseur de la croûte solide de Titan de la teneur en ammoniac de son océan enfouit: plus la teneur en NH3 est élevée et plus la croûte solide est fine (de 125 km pour 5% NH3 à 67 km pour 15% de NH3 - Grasset et al, 2000) |
Intérieur
de Titan de sa formation à aujourd'hui
(d'après Fortes, 1999) |
L’orbite
de
Titan a été fortement modifiée depuis
la formation
du satellite, comme le montre sa rotation aujourd’hui
synchrone.
Titan s’est formé dans un environnement, Saturne,
comparable à un systéme
protoplanétaire en
réduction. Son orbite aurait alors pu être
très
excentrique, ( 0,3 à 0,4). Toutefois, l’existence
d’une résonnance 4:3 entre Titan
et le
satellite Hyperion, formé à la
même
époque et à proximité de Titan,
contraint en fait
l’excentricité de l’orbite initiale de
Titan
à une valeur inférieure à 0,15 ou 0,2.
La diminution de l’excentricité de l’orbite et la réduction de la vitesse de rotation du satellite s’est effectuée, selon Peale (Peale, 1977) en moins d’un milliard d’années. Cette circularisation orbitale, causée par la dissipation des l’énergie de marée (qui déforme le satellite) est donnée par la relation suivante (Sohl & al., 1995) décrivant l'évolution de l'ellipticité dans le temps: (Ms masse de Saturne, Mt masse de Titan, e excentricité et a demi grand axe de l'orbite, G constante de gravitation, E énergie). Saturne est aussi déformée par Titan mais son influence dans l’évacuation de l’énergie, de l’ordre de 2%, est négligeable. L’évacuation
de la chaleur interne dépend de la composition de Titan: la
diffusion, processus lent, se produit dans les solides alors que la
convection, procédé plus efficace, necessite la
présence d’un support fluide (glaces) de transfert
de
chaleur. Ces supports sont, dans le cadre du modèle
developpé par Tobie & al (2005), des couches
sucessives de
glace de densité différentes (cf schema).
Au départ, Titan est un mélange de glaces et de roches sous un manteau de silicates et une couche externe riche en eau. La mise en place de cette structure s’est faite en 1 milliard d’années environ, pendant lequel le refroidissement du coeur a été diffusif avant de devenir, majoritairement, convectif. L’eau
liquide contenue dans le satellite, au fur et à mesure que
la
chaleur était évacuée vers
l’espace, a
commencé à se solidifier (en surface,
c’était déjà le cas). Cette
solidification a
progressivement entrainé un enrichissement de
l’eau
liquide en NH3, cette molécule étant
“chassée” de l’eau en train de
geler.
Les
diverses
études du modèle de Tobie & al.,
basées sur
des excentricités originelles variées et des
teneur en
ammoniac différentes pour Titan, aboutissent à l’existence
actuelle d’une
couche liquide d’une épaisseur comprise entre
quelques et
400 km (dépendante
de la teneur en NH3 et de la
viscosité de la couche de glace externe).
Si
il
s'avérait qu'il n’y a pas de couche liquide
à
l’intérieur de Titan, alors ce satellite aurait
toujours
été composé de solides
(Kuramoto & al.,
1994), l’existence d’une couche liquide
formée lors
de l’accrétion du satellite conduisant
naturellement
à l’existence actuelle d’un
océan enfouit
composé d’eau ammoniaquée.
Compte
tenu de
l’excentricité orbitale initiale la plus probable
(10
à 20 %), Il se pourrait que l’océan
de Titan atteigne bien
une profondeur de plusieurs centaines de km et renferme 6% de NH3 en
masse. (la
présence d’ammoniac s’oppose, en
fait, à la libération
d’énergie vers
l’extérieur).
|
La surface de Titan, compte tenu de sa taille et de sa région de formation, pourrait ressembler à celle de Ganymède, le plus grand des satellites de Jupiter (et du système solaire, d'ailleurs!).
Vue reconstituée du site d'assolissage de huygens (magnifique film du JPL/NASA)
La surface de
Ganymède donne t'elle
un aperçu de celle de Titan, sans son atmosphère
?
Image Galileo Project, DLR, JPL, NASA |
Cette vue de Titan, malgré sa mauvaise définition, montre clairement plusieurs traces de cratères d'impacts de grand diamètre. Ultérieurement, les bords de l'un d'entre eux ont été envahis de matériel sombre. |
Ci dessus, la première carte (-JPL - partielle, les latitudes supérieurs à 30°N n'étant pas éclairées lors des passages de la sonde) réalisée par Cassini d'après 3 survols (7, 10 et 12 - 2004) pendant l'été dans l'hémisphère S de Titan. Elle est basée sur un ensemble de vues IR (938 nm). La région la plus brillante, Xanadu (de 80 à 130 ° de longitude) s'étend sur 2000 km. On premarque que l'alternance de zones claires et fonçée est surtout visible dans les régions tropicales, les latitudes S plus élevée laissant apparaitre un sol apparemment plus homogène. Cette différence est peut être causée par des variations des précipitations au cours de l'année Titanienne (qui dure 29,5 années terrestres!), lesquelles doivent avoir des conséquences sur l'érosion des faibles reliefs et les dépôts de matériaux sombres, visiblement pâteux. Les cassures et les trainées visibles, par exemple, vers 70°S et 320 ° W confirment l'existence de processus érosifs et de cassures de la croûte. Quelques formes géométriques visibles ça et là me font penser aux craquelures observées dans des sols gelés surmontant un sous sol gorgé de liquide. Des nuages brillants sont visibles, très déformés par la perspective, près du pôle S.
Huygens
s'est posée par10°S et 190°W
Ces vues sont parmis les plus précises obtenues par cassini le 26/10/2004. Elles couvrent une zone de 300 km2 (en haut) et 2000 km2 (en bas). L'intrication de matériaux "sombres" (à faible réflectance IR, en fait) et clair est patente. Des "bandes " de matéiriel sombre apparaissent à haute résolution. L'absence de cratère indique soit une protection de longue date par l'atmosphère avec des phénomènes d'érosion, soit l'existence de processus géologiques actifs (cryovolcanisme ?). Photo JPL, bien entendu. |
Un des clichés les plus intéressant obtenu (par le JPL, on sait) montre une comparaison entre une zone observée en lumière visible et IR:
L'apport
décisif de la sonde Huygens
Après une
séparation
parfaite
et une entrée nominale dans l'atmosphère de
Titan, la
sonde Huygens a
touché le sol du satellite le 14 Janvier, nous
révélant un monde
nouveau. La sonde à fonctionné 2 h au lieu des 30
mn
espérées, mais
seule une heure de données à pu être
relayée
par Cassini. La descente a
été plus
facile
que prévu, la sonde ne mesurant, à basse
altitude, que
des vents de
quelques dizaines de km/h au lieu des tempètes
redoutées.
Les résultats
préliminaires indiquent une concentration en
méthane
croissant vers la
surface, excluant donc un enrichissement récent de
l'atmosphère par un
corps exogène de type cométaire. La
température au
sol est voisine de -
180 °C.
La surface apparait,
comme je le
supposait, plus fortement érodée que dans les
représentations
précédentes. Pas de cratères
clairement visibles,
mais quelques
morceaux de structures circulaires partielles. Cette érosion
indique
bien que l'atmosphère de Titan est d'origine
ancienne et
ne correspond
pas, comme certains en avait fait l'hypothèse, à
une
structure
transitoire récente.
la photo au sol ci
contre (ESA/NASA)
ressemble fortement à celles de la surface venusienne
obtenues
par les sondes venera. Elle montre bien des "roches" où de
la
glace très nettement érodées
(soit
grossièrement sphériques, soit plates) avec des
parties
sombres et d'autres claires.
Selon la vitesse des vents, on devrait avoir sans doute une
érosion
éolienne (type Mars) se superposant à l'influence
de
"pluies"
périodiques ou d'un courant fluide recouvrant, dans le
passé ou actuellement, de temps à autre, ces
roches.
La vue a
été prise d'une
zone sombre de Titan, une "mer". Le pénétrateur
de la
sonde s'est enfonçé d'une quinzaine de cm dans un
sol
spongieux, mais ferme.
L'atmosphère
est limpide au
sol, avec une ligne d'horizon bien nette montrant des terrains
surélevés. Les roches visibles ont une dimension
de
l'ordre de la dizaine de cm.
|
Sur cette vue rapprochée , les 5 premières "roches" sont à moins de 90 cm de la sonde et sont de la taille d'une pomme de terre. |
Pendant sa descente, la sonde a acquis de précieuses images (par contre, les sons enregistrés ne donnent rien: que du bruit auquel se superpose un son régulier, provenant sans doute de la sonde elle même: ni tonnerre, ni vent....) qui remettent en cause les modèles établis:
Difficile de dire si
la
démarcation entre zones claires et sombre correspond bien
à un rivage:
ou bien c'est un liquide très peu profond (nombreux
éléments
affleurants) ou bien ce sont des espèces de plaines. Il
semble
bien
que Huygens s'est posée justement au bord d'une de ces zones
"sombre"...
Toutes vues: ESA/NASA/université de l'Arizona |
Présence
très nette
d'un réseau
"hydro"graphique (éthanographique ?) confirme l'existence de
précipitations de liquides, en quantité
appréciable et sur une longue durée. Impossible
de dire
si ces réseaux sont actifs, mais c'est probable.
Le sol
clair est
nettement entaillé, les méandres
formés
montrent que sa composition n'est pas homogène, avec des
zones
plus
dures que d'autres. Ce qui apparait sombre peut être le
liquide
lui
même (plus noir que celui de la "mer") ou bien les
terrains
profonds
dégagés par l'érosion.
La
vue ci dessus
montre clairement le flanc E d'un cratère d'impact. Il est
possible que celui ci soit entouré d'une double
arène,
l'extérieure étant moins nette, et
marquée de
nombreux terrains clairs. Une de ces structures claires (glace? -
centre de la photo) montre un bord particulièrement
rectiligne,
comme si elle avait été brisée selon
une ligne de
faille. De telles strcutures géométriques ne
semblent pas
rares sur les glaces de Titan.
Le cercle signale la zone d'assolissage de Huygens. |
Cette vue en
perspective (prise
à 8000 m) montre des
vallées, ce qui prouve que du liquide coule ou a
coulé!
Où vat il ?
Peut
être que
le liquide collecté sur les "hauts plateau"
réagit
chimiquement avec le sol, petit à petit, afin de former un
composé
pulvérulent plus sombre, ce qui expliquerait qu'il n'y ait
pas
de "mer"
mais des espéces de marécages sableux.
Il est aussi possible
que
le liquide surgisse du sol lui même
(comme
des "aquifères" qui ont laissé des traces sur
Mars) et
s'évapore petit
à petit en enrichissant l'atmosphère en
hydrocarbures.
Cela supposerait
un intérieur du satellite un peu plus chaud, et de
façon
perenne (sinon
pas d'écoulements réguliers, et pas
d'érosion)...
Noter
la structure
rectiligne sur la gauche: faille, vallée,
"glacier" d'hydrocarbure ?Sur
la vue ci dessus,
outre une vallée sombre et ses affluents, on distingue ce
qui
ressemble à un glacier (ellipse bleue) et une structure
pentagonale (simple jeu de failles? cristallisation géante
?)
à l'embouchure de notre "fleuve" de boue
méthanogène...
|
Une
des images
(ESA/NASA) les plus intéressantes a
été prise
à quelques km d'altitude: outre quelque nuages bas, blancs,
il
apparait nettement un reseau fluviatile très
développé communiquant avec une depression sombre
ou
Huygens s'est posée.
De
nombreuses
vallées entaillent les zones claires, montrant soit des
précipitations abondantes soit des resurgences profondes
massives.
On
peut
remarquer que les vallées principales sont plutôt
rectilignes alors que leurs affluents décrivent de nombreux
méandres. Ces terrains étant très peu
cratérisés, on doit en conclure qu'ils sont
relativement
"jeunes" et que des phénomènes érosif
variés existent et sont à l'oeuvre sur Titan.
D'après
Lunine
& al (2005), les cratères
détectés indiquent que la surface de Titan est
agèe de moins d'un milliard d'années.
|
Mike Zawistowski a construit cette représentation basée sur les vues de Huygens à l'aide du logiciel Terragen, utilisé aussi par Kees Veenenbos pour ses représentations de Mars sous les eaux, il y a 3 milliards d'années... |
Mike Zawistowski a construit cette représentation basée sur les vues de Huygens à l'aide du logiciel Terragen, utilisé aussi par Kees Veenenbos pour ses représentations de Mars sous les eaux, il y a 3 milliards d'années... |
Une
(vieille) Terre
congelée
?
Il est de coutume de présenter Titan comme étant un témoin inaltéré des conditions régnant à la surface de la Terre à l'époque de l'apparition de la vie (Taylor F, 2000) mais c'est oublier que même sur ce satellite glacé une évolution moléculaire a pu se produire: il serait étonnant que les conditions physiques régnant à la surface de Titan soient restées les mêmes depuis la formation de ce satellite !
Les sources d'énergie disponibles pour réaliser les synthèses organiques sont:
Cassini Breaking
news on
Titan
|
Image IR hte
résolution de la
région située à l'ouest du "continent"
xanadu. Une
région qui ressemble furieusement à un bord de
"mer" avec
un littoral, des îles et des marques d'érosion.
Peut
être que le composé noir est solide,
pulvérulent
(Huygens a confirmé cette interprétation).
Nous en sauront plus dès que les données RADAR
seront
dépouillées. Je suppose que le cercle noir
à
droite est un artefact. Par contre, le cercle blanc incomplet
situé dans la "mer"(?) pourrait être un
cratère.
|
Est
il possible de poser
sérieusement la question de l'existence d'une vie sur Titan
?
Bien que notre ignorance concernant la surface (et
l'intérieur!)
du satellité puisse laisser la porte ouverte à
toutes les
élucubrations, il n'est pas interdit de
réfléchir
à ce que pourrait être une vie possible sur (ou
plutôt,
nous l'allons voir, dans)
Titan.
Il semble que la surface de Titan, malgré sa probable collection de molécules organiques, ne soit pas favorable à la vie. Pourtant, même en négligeant la possibilité que des formes de vie radicalement différentes de la notre (qui ne seraient donc pas, par exemple, basées sur l'eau liquide mais sur le méthane) s'y soient développées, il reste une possibilité pour qu'une activité bactérienne subsiste sur ce Satellite.
(ci contre: avis de Frank Drake dans une discussion sur la rareté des vies intelligentes dans l'univers organisée par astrobiology magazine - : "Mais Titan ! Super! Une prodigieuse usine de chimie organique, toute sortes de solvants, certains même dans l'atmosphère. C'est encore mieux que la Terre primitive. Bien sur, c'est extrémement froid, mais les ractions chimiques se produisent facilement, même si elles sont très lentes aux températures Titaniennes. "
On
peut fort bien imaginer, nous l'avons vu,
que dans son histoire Titan a été plus chaud et
qu'une vie primitive a pu y apparaitre. Elle pourrait se maintenir
dans l'épaisseur du satellite, dans les roches qui le
composent.
Peut être cette vie bactérienne a t'elle
disparue, peut être est elle parvenue à s'adapter
en survivant dans des zones chaudes, dans l'épaisseur de
la croûte de Titan, réchauffée par les forces de
marées exercées à la fois par le
soleil et
surtout par Saturne. Un indice de leur présence serait la
production continue et mystérieuse de méthane
dans
l'atmosphère. Cette production est peut être due
à
l'évaporation continue d'océans
d'hydrocarbures (ou plutôt de lacs), mais
alors qu'est ce que régénère ces lacs?
La question reste ouverte, d'autant plus que ces étendues ne
semblent pas suffisantes pour expliquer le
nécessaire
renouvellement atmosphérique (Coustenis
& al. 1995).
Ces archaebacteries
réduisent CO ou CO2
en méthane. Leur donneurs d'électrons sont
l'hydrogène où des molécules
organiques simples
comme des alcools. Le calcul montre (Fortes,
1999) que
le taux de production microbien de méthane est suffisant
pour
expliquer la production constatée dans
l'atmosphère de
Titan, pour peu qu'un mécanisme de transport efficace
(volcanisme?) lui permette de regagner la surface...
Paramètres |
Etat |
Références |
Température |
-
30 à - 40
°C Sur terre, les rares milieux où de l'eau reste liquide à - 13°C contiennent des bactéries |
Lunine
& al., 1987 Gerday & al. ,1997 |
Pression |
de
1000 à 4500 bar. Des bactéries croissent à 1400 bar |
Horikoshi;
Kato & al., 1998 |
pH |
entre
10,5 et 11 (15% NH3) Des bactéries terrestres croissent dans des milieux à pH 12 |
Krauskopf
& al., 1995 Jones & al ., 1999 |
Viscosité |
6,4
centipoises (l'eau est
environ à 1 centipoise) Des micro-organismes terrestres vivent dans des milieux d'une viscosité de 1 poise... |
Kargel
& al.,
1991 |
Nutriments
disponibles |
P,S,K
et Na sont disponibles
en
concentration semblables à celles de l'eau de mer terrestre.
Il
en est de même pour une grande variété
d'éléments (Cu, Fe, Zn, Se...) ainsi bien entendu
que
pour le Carbone. |
Engel
& al .,
1994 |
Energie
disponible |
L'énergie
rayonnée
par Titan, voisine de 4,5 x 10(11)
W, est suffisante,
dans l'absolu, pour alimenter 16800 milliards de t de
bactéries
/ an. Cette énergie disponible est cependant
inférieure
de trois ordre de grandeur à celle de notre
planète. La
biosphère putative de Titan ne saurait être que
modeste
comparée à celle de la Terre, et
limitée à
un maximum de 3 niveaux tropiques environ (3 maillons de chaîne
alimentaire). |
Jakosky
& al., 1998 |
On ne peut négliger également une possible contamination de Titan par des micro-organismes d’origine terrestre: chaque impact météoritique majeur éjecte dans l’espace une importante quantité de matériaux rocheux terrestres, de taille variée, comportant des bactéries potentiellement capables de résister aux conditions d’un voyage interplanétaire.
Ainsi, une trentaine de météorites d’origine terrestre peuvent atteindre Titan en quelques millions d’années (Gladman & al., 2006), et ce à chaque impact majeur (ou moins une dizaine d’après les traces observables sur notre planète). De plus, Titan présente l’avantage de posséder son atmosphère, qui diminue fortement la vitesse de chute des météorites et permet ainsi une conservation des bactéries panspermiques. Toutefois, la basse température de la surface condamne sans doute ces éventuelles bactéries à demeurer “congelées” dans leur “taxi” de roche, enfouies dans les glaces de Titan. Si on ne peut écarter la possibilité qu’une source de chaleur endogène réactive ces bactéries, cette possibilité est tout de même peu probable.
D’autres satellites peuvent être aussi contaminés par des échantillons terrestres: chaque satellite de Jupiter reçoit ainsi une centaine d’impacts de roches terrestres provenant d’impacts majeurs sur notre planète, mais leur absence d’atmosphère implique un choc très violent (25 km/s en moyenne) susceptible de vaporiser la roche voyageuse et toutes les bactéries qu’elle peut contenir.
On doit remarquer que le nombre de météorites contaminées terrestres sui atteignent l’atmosphère de Jupiter est sans doute bien supérieur, impliquant l’existence d’une possible activité biologique dans l’atmosphère de cette planète (hypothèse personnelle).
L'existence
d'une vie pourrait être
détectée en se basant sur
l'homochiralité
(orientation préférentielle dans l'espace des
molécules
carbonées) qui caractérise sur terre les
molécules
produites par (ou entrant dans la composition) des êtres
vivants.
Bien que des processus abiotiques (mais prébiotiques)
puissent
générer cette homochiralité, leur
détection
serait une indication majeure selon laquelle Titan est bien
engagé, jusqu'à un point inconnu, dans le chemin
qui
mène à la vie.
Indices
d'activité biologique
|
Pour
les
instruments
d'amateur, observer Titan revient à observer Saturne!
Le satellite y est visible comme une étoile brillante,
son disque n'apparaissant que dans des instruments de gros
diamètre (de
0,5 à 1 m),
encore rares chez les amateurs . Il apparaît alors
comme la
planète Vénus dans les petits instruments: un
minuscule
disque jaunâtre.
Il est possible d'observer les éclipses mutuelles des
satellites, leurs occultations d'étoiles ainsi que leurs
passages devant le globe de Saturne.
Ephémérides
Le
programme le plus
ambitieux d'étude de Saturne en cours est
représenté par la mission Cassini-Huygens. De
nombreux
sites sont consacrés à cette mission:
Le site ci dessus donne aussi accès à des videos et animations, et permet de télécharger la remarquable "encyclopédie Cassini" ("passage to a ringed world"), un document pdf (en anglais) de 168 pages décrivant la mission et la planète. Pour les enseignant, une présentation en powerpoint est également disponible. Je l'ai entièrement traduite en français et la tient à votre disposition. Ci
contre:
une "vue d'artiste" de la séparation entre Cassini et
Huygens.
Illustration JPL/ Dave Seal. Voyage dans le système solaire - excellent site perso avec une section Cassini-Huygens Site perso de "Gibouin", sur le système solaire Site du HST-Team CONFERENCE INTERNATIONALE SUR TITAN 13/17 AVRIL 2004 A L'OCCASION DU 375 EME ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE C. HUYGENS (in english) |
Objectifs
de la mission |
Equipement
de la sonde |
1 -
Déterminer la composition
de Titan et de son atmosphère ainsi que les meilleurs
scénarios
décrivant l'origine et l'évolution du satellite. 2 - Obtenir des chiffres précis donnant la composition de l'atmosphère. 3 - Etudier la structure verticale et horizontale de l'atmosphère, y rechercher les molécules complexes ainsi que les sources d'énergies alimentant la chimie de l'atmosphère. Etudier les effets de la lumière solaire sur la haute atmosphère ainsi que la formation et la composition des aérosols formés. 4 - Mesurer la vitesse des vents et les températures et étudier les modifications saisonnières des courants atmosphériques. 5 - Déterminer l'état physique, la topographie et la composition de la surface de Titan. Obtenir ainsi quelques informations sur sa structure interne. 6 - Eclaircir les interactions entre la magnétosphère de Saturne et la haute atmosphère de Titan. 7 - Etablir l'existence d'étendues liquides à la surface, et étudier les grandes structures repérées depuis la Terre et suspectées être des "continents". Vue d'artiste de la surface. L'érosion réelle est sans doute bien plus importante. JPL/ |
La vue du sol
prise par Huygens confirme bien
l'importance de l'érosion, et valide aussi les couleurs
choisies
par l'artiste qui a réalisé la vue ci contre.
|
IIlustrations JPL |
De
façon plus
pragmatique, ce montage (JPL) indique la zone dans laquelle Huygens
s'est posée le 5 janvier 2005. Le relief de l'endroit à l'air assez varié, et la descente de la sonde risque de nous apporter de nombreux renseignements sur ces terrains énigmatiques. Je crois que les régions sombres sont recouvertes d'une sorte de poussière floconneuse formés par les matières organiques et les minéraux du sol. Je crois aussi que ce sont de tels flocons qui sont à l'origine de la vie. |
Ici, une vue du seigneur des anneaux prise début Avril. Remarquez les ceintures nuageuses de la planète, visibles avec un peu d'entrainement à l'aide d'un télescope de 200 mm seulement. 26/05/2004: Cassini prend des vues rapprochées révélant l'atmosphère turbulente, surtout dans les régions équatoriales, de Saturne. 26/10/2004: Cassini a réussit son approche: le sol de Titan apparaît peu marqué par des cratères, relativement jeune et géologiquement très varié. Pas de confirmation d'étendue liquides à la surface. Photos JPL |
|
Premières
vues de Titan
réalisées par Cassini début mai 2004.
L'intérêt en est assez limité à cette
distance de
Saturne, mais la carte réalisée à
partir des
isophotes montre bien le plus grand des "continents"
s'étalant
sur 40 ° de latitude et bien caractérisé
par le
HST-team.
|
Cette
vue de Titan
réalisée par Cassini (photo JPL) le 30 juillet
2004
montre les brumes bleutées se formant dans la haute
atmosphère de Titan et l'encerclant comme une double
auréole. Image en fausses couleurs à
base de
rayonnement UV. Contraste augmenté pour les couches de brume
|
Le
volume 31 de la revue Journal
of Geophysical Research publie de nombreux articles sur Titan. Ils sont
référencés, avec d'autres, sur cette
page de l'ESA. |
|
Artemieva
N; Lunine J.
Cratering on Titan: impact melt, ejecta,
and the fate of surface organics.
Icarus 2003, 164 (2), 471-480
Bernard
JM.; Coll P;
Coustenis A; Raulin F. Experimental
simulation of Titan's atmosphere: Detection of ammonia and ethylene
oxide. Planetary and Space
Science 2003, 51 (14-15), 1003-1011
Bouchez
AH.
Seasonal trends in Titan's atmosphere:
haze, wind and clouds.
Thèse de PhD, Caltech, 2004 (25
juillet 2003)
Burnham
R. Hubble
Maps Titan's
Hidden Landscape.
Astronomy 02/1995, 44-45
Coll
P. Mars et Titan: sur les
traces de la vie. Pour la
Science
327, 01/2005, 70-73
Coustenis
A ,Taylor F. Titan: The
Earth-Like
Moon.
World Scientific Publishing
Company, 01/ 2000. ISBN9810239211
Coustenis
AE, Lellouch JP, Maillard, McKay CP. Titan's
surface spectrum.1995, Icarus
118, 87-104.
Coustenis & al 2005, Icarus Vol. 177, Iss. 1, p. 89-105
Dubouloz.
N, Raulin. F, Lellouche. E, Gautier. D. Titan's Hypothesized Ocean
Properties: The
Influence of Surface Temperature and Atmospheric Composition
Uncertainties. Icarus 1994,
82, 81-94.
Engel
S, Lunine JI, Norton DL. Silicate
interactions with ammonia-water fluids on early Titan.
1994, J.
Geophys. Res 99 E2. 3745-3752.
Fortes
AD. Exobiological
implications of a possible
ammonia water ocean inside Titan.
Department of Geological
Sciences, University College London
Genge
M. Extreme
surfing. New scientist 2455,
10/07/2004,34-37.
Gladman B, Dones L, Levison H, Burns J, Gallant J. Meteoroid transfer to Europa and Titan. Lunar and Planetary Science XXXVII (2006)
Grasset
O, Sotin C. The
cooling rate of a liquid shell in
Titan's interior. 1996,
Icarus 123 , 101-123
Grasset
O. et al, 2000, PSS
48, 617-636
Griffith
CA, Owen T, Geballe
TR, Rayner J, Rannou P. Evidence for
the exposure of water ice on Titan's surface.
Science,25/04/2003; 300 (5619): 628-30.
Hidayat
T, Marten A,
Bézard B, Gautier D, Owen T, Matthews HE, Paubert G. Millimetre and
submillimetre heterodyne
observations of Titan: retrieval of the vertical profile of HCN and the
12 C/ 13 C ratio. 1997,
Icarus 126 , 170-182.
Horikoshi
H. Barophiles:
deep sea microorganisms adapted
to an extreme environment.
1998, Current Opinions in
Microbiology 1, No' 3, 291-295.
Jakosky
BM, Shock EL. The biological
potential
of Mars, the early
Earth, and Europa. 1998, J.
Geophys. Res .103 E8, 19359-19364.
Jones
B.E, Grant WD,
Duckworth AW, Owenson GG. Microbial
diversity of soda lakes.
1999, Extremophiles 2, No' 3, 191-200.
Kargel
J.S, Croft SK, Lunine
JI, Lewis JS. Rheological properties
of ammonia-water liquids and crystal liquid slurries: planetological
applications. 1991, Icarus 89
, 93-112.
Kasting
J. Méthane
et climat. Pour La
Science 323, septembre 2004, 29-34
Kato
C, Bartlett DH. The molecular biology
of
barophilic bacteria.
1998, Extremophiles 1, 3, 111-116.
Kereszturi A. Astrobiological
consequences of possible
plate recycling-like process on Titan.
2nd european workshop on
exo/astrobiology, 09/2002
Koike T, Kaneko T,
Kobayashi K,
Miyakawa S, Takano Y. Formation
of organic compounds from simulated Titan atmosphere:
perspectives
of the Cassini mission. Biol
Sci Space. 2003
Oct;17(3):188-9.
Khare
BN, Bakes EL,
Cruikshank D, McKay CP. Solid
organic
matter in the atmosphere and on the surface of outer Solar System
bodies. Adv Space Res. 2001;
27(2): 299-307.
Khare
BN, Thompson WR,
Chyba CF, Arakawa
ET, Sagan C. Adv
Space Res. 1989; 9(2): 4
Khare
BN, Sagan C, Thompson
WR, Arakawa ET, Suits F, Callcott
TA, Williams MW, Shrader S, Ogino H, Willingham TO, Nagy B. The
organic aerosols of Titan. Adv
Space Res.
1984;4(12):59-68.
Khare
BN, Thompson WR, Chyba
CF, Arakawa ET, Sagan C. Organic
solids produced from simple C/H/O/N ices by charged particles:
applications to the outer solar system. Adv
Space Res.
1989;9(2):41-53.
Khare
BN, Sagan C,
Ogino H, Nagy B, Er C, Schram KH, Amino
acids derived from Titan tholins. Icarus.
1986 Oct; 68(1): 176-84.
Kossacki
KJ, Lorenz RD. Hiding Titan's ocean:
densification and
hydrocarbon storage in an icy regolith.
1996, Planet. Space. Sci
.44 (9), 1029-1037.
Krauskopf.
KB, Bird DK.
Introduction to Geochemistry
.
1995, 3 rd ed., McGraw-Hill.
Kuramoto,
K.,
Matsui, T., 1994. Formation of a hot
proto-atmosphere on the accreting
giant icy satellite: implications for the origin and evolution of
Titan, Ganymede, and Callisto.
J. Geophys. Res. 99 (E10),
21183–
21200.
Lara.
L.M, Lorenz. R.D,
Rodrigo. R. Liquids
and Solids on the
Surface of Titan: Results of a New Photochemical Model.
Planet.
Space. Sci., 1994, 42(1). 5-14.
Lara.
L.M, Lellouch. E,
López-Moreno. J.J, Rodrigo. R. Vertical
Distribution of Titan's Atmospheric Neutral Constituents.
J.
Geophys. Res. 1996, 101. E10. 23262-23283.
Lebonnois
S. Circulation
générale et Photochimie dans
l'Atmosphère de Titan
Thèse soutenue le 14 juin 2000
Centre d'Etude Spatiale des Rayonnements
Toulouse
Lorenz, Ralph D.
;Smith, Peter H. ;Lemmon, Mark T. Seasonal change in Titan's
haze 1992-2002
from Hubble Space Telescope observations.
Geophysical Research Letters, Volume 31, Issue 10, 06/2004
Lunine.
JI.
Volatiles in the outer solar system.
1985, Ph.D. thesis. California Institute of Technology.
Lunine.
JI, Stevenson DJ. Clathrate and
ammonia
hydrates at high
pressure: application to the origin of methane on Titan.
1987,
Icarus 70 , 61-77.
Lunine
JI; Lorenz RD;
Hartmann WK. Some speculations on
Titans past, present and future.
Planetary and Space Science 46,
9, 1099-1107
Lunine
J, Artemieva N ,
Lorenz R. Flamini E. (rlorenz/jlunine@lpl.arizona.edu,
artemeva@psi.edu, enrico.flamini@asi.it). NUMERICAL
MODELING OF IMPACT CRATERING ON TITAN WITH IMPLICATIONS FOR
THE
AGE OF TITAN’S SURFACE.
36th congress of IPSC,
3/2005
McDonald
GD, Thompson WR,
Heinrich M, Khare BN, Sagan C.Chemical
investigation of Titan and Triton tholins. Icarus.
1994;108:137-45.
Mc
Kay CP, Martin SC;
Griffith CA, Keller RM. Temperature
lapse rate and methane in Titan's troposphere.
1997, Icarus 129,
498-505.
Niemann H, J. Demick J. Haberman, D. Harpold, W. Kasprzak, E. Raaen, S. Way S. Atreya, G. Carignan S. Bauer K. Biemann D. Gautier G. Israel D. Hunten, J. Lunine T. Owen F. Raulin. The Cassini-Huygens Probe Gas Chromatograph Mass Spectrometer (GCMS) Experiment. First Results. Lunar and Planetary Science XXXVI (2005) - doc 1663.pdf
Oremland RS, Voytek MA. Acetylene as fast food: implications for development of life on anoxic primordial Earth and in the outer solar system. Astrobiology. 2008 Feb;8(1):45-58.
Peale,
S.J.,
1977.
Rotation histories of the
natural satellites. In:
Burns, J.A.
(Ed.), Planetary Satellites. Univ. of Arizona Press, Tucson, pp.
87–
111.
Perron, J. Taylor
;de Pater, Imke Dynamics of an ice
continent on Titan.
Geophysical
Research Letters, Volume 31, Issue 17,
06/2004
Pietrogrand
MC, Coll P,
Sternberg R, Szopa C, Navarro-Gonzalez
R, Vidal-Madjar C, Dondi F. Analysis
of complex mixtures recovered
from space missions statistical approach to the study of Titan
atmosphere analogues (tholins). J
Chromatogr A. 2001 Dec
21; 939 (1-2): 69-77.
Sarker
N, Somogyi A., Lunine
JI, Smith MA. Titan aerosol
analogues: analysis of the non volatile tholins.
Astrobiology
2003, 3, n°4, 719-726.
Scattergood
TW, Valentin JR, O'Hara BJ, Kojiro DR, Carle
CG.
Gas chromatographic
instrumentation for the analysis of aerosols
and gases in Titan's atmosphere. J
Geophys Res. 1987 Mar
30;92(B4):E723-8.
Simakov
M. Dinitrogen
as a possible biomarker for
exobiology: a case for Titan.
1999, paper presented at 6th
Bioastronomy Meeting . Abstract E.31S.
Simakov
M. Exobiology
of Titan. 2nd european
workshop on exo/astrobiology, 09/2002
Sohl, F.,
Sears, W.D., Lorenz, R.D., 1995. Tidal
dissipation on Titan. Icarus
115, 278–294.
Solà
JC. Notas
astronomicas.
Real
Academia de Ciencias y Artes de
Barcelona Vol.
5; 16; 1905
Sotin
C, R. Jaumann, B. J.
Buratti, R. H. Brown, R. N. Clark, L. A. Soderblom, K. H. Baines, G.
Bellucci, J.-P. Bibring, F. Capaccioni, P. Cerroni, M. Combes, A.
Coradini, D. P. Cruikshank, P. Drossart, V. Formisano, Y. Langevin, D.
L. Matson, T. B. McCord, R. M. Nelson, P. D. Nicholson, B. Sicardy, S.
LeMouelic, S. Rodriguez, K. Stephan and C. K. Scholz, Release of volatiles from
a possible
cryovolcano from near-infrared imaging of Titan,
Nature, 9
juin 2005, doi:10.1038/nature03596, p786
Stoker CR, Boston PJ, Mancinelli RL, Segal W, Khare BN, Sagan
C.Microbial metabolism of
tholin. Icarus. 1990;85:241-56.
Thompson
WR, Murray BG, Khare
BN, Sagan C. Coloration and
darkening of methane clathrate and other ices by charged particle
irradiation: applications to the outer solar system. J
Geophys
Res. 1987 Dec 30;92(A13):14933-47.
Thompson
WR, McDonald GD,
Sagan C. The Titan haze
revisited:
magnetospheric energy sources and quantitative tholin yields.
Icarus. 1994;112:376-81.
Tobie
G, Grasset
O, Lunine JL, Mocquet A, Sotin C. Titan’s
internal structure inferred
from a coupled thermal-orbital model.
Icarus 175, 2005,
496-502.
Williams
DM, Kasting JF, Wade
RA. Habitable
moons around extrasolar
giant planets. Letters to
Nature, 16/01/1997, vol 385, 234-326
Yelle
RV, Strobell DF,
Lellouch E, Gautier D. Engineering
models for Titans atmosphere.
As J, 1997.
HST-Team: Pr. Smith PH & Lemmon M, étudiant en thèse, University of Arizona Lunar and Planetary Laboratory; Caldwell J, York University, Canada; Sromovsky L, University of Wisconsin; Allison M, Goddard Institute for Space Studies, New York City.
ESO team : Markus Hartung (ESO-Chile), Laird M. Close (Steward Observatory, University of Arizona, Tucson, USA), Rainer Lenzen, Tom M. Herbst and Wolfgang Brandner (Max-Planck Institut for Astronomie, Heidelberg, Germany), Eric Nielsen and Beth Biller (Steward Observatory, University of Arizona, Tucson, USA), and Olivier Marco and Chris Lidman (ESO-Chile).