L'Insuline
Dernière mise à jour: 14/04/2002
Psammomys
obesus - l'IAPP - le C-peptide - diabète &
apoptose - traitements
Un anticorps
spécifique de l'insuline et accrochant un colorant
fluorescent
permet de "marquer" les
cellules B de cet ilôt. x 480. Photo C-Cortie
La molécule d'insuline se
compose de deux chaînes polypeptidiques unies par des pont
disulfures. Cette conformation résulte des modalités de
sa synthèse (voir schéma). L'insuline est
sécrétée ors des cellules B en même temps
que le C peptide, un peptide au rôle inconnu.
Le gène de l'insuline
s'exprime dans les cellules B des îlots de Langerhans du
pancréas.
Biosynthèse de
l'insuline
Les effets de l'insuline sont
très variés car ils concernent à la fois le
métabolisme des glucides, des lipides et des protides:
- Au niveau glucidique, elle
favorise l'entrée du glucose dans les cellules des tissus
insulinosensibles, la synthèse hépatique et
musculaire du glycogène, l'utilisation du glucose par la
glycolyse ou son oxydation par la voie des pentoses-phosphate.
L'insuline s'oppose à la dégradations du
glycogène, à la fabrication de glucose à
partir d'acides aminés
(néoglucogénèse) et à la sortie du
glucose du foie.
- Au niveau lipidique, elle
active la formation de triglycérides dans les adipocytes
à partir du glucose et des acides gras des
lipoprotéines sérique dont elle provoque
l'entrée dans ces cellules. Elle s'oppose à la
dégradation des lipides.
- Au niveau protidique, elle
fait entrer les acides aminés plasmatiques dans les
cellules. Elle active la synthèse de protéines
musculaires et favorise la synthèse de collagéne du
cartilage dans les chondrocytes.
- Pendant
l'embryogénèse, l'insuline stimule la prolifération des
cellules
épithéliales de l'intestin humain, au niveau de la
bordure en brosse de celui ci. Elle joue donc ici un rôle de
facteur de croissance (Menard & al., 1999).
Le contrôle de la
qualité de l'insuline produite est assuré, au niveau
des cellules B pancréatiques, par la protéine kinase
PERK (PKR-like ER Kinase) qui joue un rôle dans le
contrôle de la synthèse protéique, donc de
l'insuline (Bertolotti,
2001). Cette molécule
ajuste le taux des synthèses protéiques en fonction de
la glycémie: lorsque beaucoup de glucose est présent
dans la cellule, PERK se dissocie de son répresseur et
phosphoryle la molécule eIF2a, ce qui freine la production
protéique, donc celle d'insuline. Cet effet paradoxal permet
en fait le contrôle de la qualité de l'insuline dont la
production est ainsi en permanence ajustée aux
capacités de maturation du reticulum endoplasmique. Sans ce
frein moléculaire, la production massive d'insuline aboutirait
à une accumulation de molécules incorrectes dans le
réticulum, ce qui serait à l'origine d'une apoptose
générale des cellules B (et donc d'un
diabète...).
Les cellules B sont
polarisées: l'insuline est surtout présente dans une
zone (un "pôle")
de la cellule. Remarquer
aussi le noyau, bleuté, et la chromatine qu'il
contient.
Bertolotti A. Le controle du déclenchement de
la synthèse protéique contribue au réglage de la
glycémie. Médecine/sciences 2001, 17, 1086-7
Menard D, Corriveau L, Beaulieu JF. Insulin modulates cellular proliferation
in developing human jejunum and colon. Biol Neonate. 1999 Mar; 75 (3): 143-51.