PROTECTION DE L'ORGANISME

Durée recommandée: 8 h soit 5 à 6 séances de 1h 30

Temps disponible dans le monde réel: 7 h maxi soit 5 séances maximum donc bouclage autour du 5 Décembre (on ne rit pas!)

Lecture conseillée:
La vie, la mort et le système immunitaire - G. Nossal, Immunité et vaccination - P.A. Cazenave & A. Coutinho ainsi que Le développement du système immunitaire - I. Weissman & M. Cooper in N° spécial Pour la science 193, nov. 1993

Les défenses de l'organisme mettent en jeu des processus variés se déroulants au niveau cellulaires et basés sur les molécules portées à la surface des cellules.



Notre environnement contient de nombreux micro-organismes potentiellement dangereux

1- Des agresseurs variés et omniprésents: les bactéries et les virus

Les micro-organismes vivent partout dans notre environnement, y compris sur notre peau et dans nos cavités internes (voies respiratoires, digestives, urinaires, génitales).

doc: vues MEB, cultures microbiennes sur petri ouverte, normes sanitaires (eau p.e.)

Ces micro-organismes causent des maladies si ils pénètrent l'organisme: ils sont pathogènes. On différencie les bactéries, cellules sans noyau apparent, de petite taille en forme de sphères ( coques) ou de bâtonnets (bacilles) et les virus, visibles uniquement en microscopie électronique.

SL: les agresseurs de l'organisme

Alors que les bactéries peuvent se reproduire seules, les virus sont des parasites des cellules qu'ils utilisent pour se reproduire (en les tuant le plus souvent).

doc: vues MET virus, bactéries sur lieu d'infection

activité: calcul du nombre de bactéries se développant en un temps t selon le temps de génération (voisin de 20 mn en général)

2 - La peau et les muqueuses constituent des barrières difficiles à franchir

Les muqueuses tapissent et protègent nos cavités internes. Elles fabriquent du mucus qui piège les particules et les bactéries. Très peu de micro-organismes peuvent les traverser.

La peau est un rempart protégé par des sécrétions (sébum, sueur) et par des bactéries "amies" (symbiotes) qui vivent à sa surface et s'opposent à la prolifération de bactéries indésirables.

SL: les cuirasses de l'organisme

3 - l'hygiène individuelle ou collective (prophylaxie) permet de prévenir les infections

31 - la propreté permet d'éviter des infections

Les produits tensioactifs (les savons et apparentés) font éclater les bactéries. Leur usage très fréquent permet de maintenir la peau en bon état et évite de nombreuses contaminations par les mains de la nourriture (source de la plupart des gastro-entérites).

Au niveau individuel, l'usage de produits bactéricides (eau de Javel, tensioactifs variés) permet d'éviter de très nombreuses infections. Collectivement, les mesures prises pour éviter une infection (information, quarantaine, isolement, protections...) constituent la prophylaxie.

32 - Eviter les infections en évitant le contact avec l'agent infectieux

Dans des milieux très contaminés (égouts, stations d'épuration, abattoirs, services d'urgence...), le port de gants isole des agents contaminant.

De même, les préservatifs isole des agents pathogènes transmis par le sperme et les sécrétions vaginales: Virus du SIDA mais aussi des bactéries comme le gonocoque ou les neisseria

33- Les antiseptiques détruisent les bactéries au niveau d'une plaie

Toute blessure est une porte d'entrée pour les bactéries. La destruction des micro-organismes au niveau d'une plaie est l'antiseptie. Elle aide grandement le système immunitaire en diminuant le nombre d'envahisseurs. Elle est réalisée par des antiseptiques tels que l'alcool, l'éther, le mercurochrome, la Bétadyne, le Mercryl laurilé....




Notre organisme détecte et essaye de détruire les micro-organismes qui tentent de l'envahir


I - Les organes et les cellules du système immunitaire surveillent en permanence l'intégrité de l'organisme

11) Des cellules, les leucocytes, interviennent pour lutter contre les infections

Quant un individu est atteint d'une infection, on constate une augmentation du nombre de certaines cellules sanguines, les leucocytes (globules blancs) (p. 84).Tous les leucocytes ne sont pas identiques, ce qui indique des rôles sans doute différents (p.84). En effet, certains leucocytes sont également visibles au niveau d'une plaie, ou ils attaquent et ingèrent des bactéries (p. 76-77).

12) Les leucocytes produits dans la moelle des os sont stockés dans des organes variés

Les organes ou l'on trouve une grande population de leucocytes, en dehors de toute infection, sont les organes lymphoïdes (transparent- document 1). Les lymphocytes naissent dans la moelle rouge des os (on les appelle B, comme en anglais Bone marrow) alors que d'autres proviennent du Thymus (les T).

Les leucocytes migrent ensuite dans tous le corps et s'installe dans les organes lymphoïdes (la rate et l'ensemble des ganglions lymphatiques). Ils peuvent ainsi réagir à une agression se produisant n'importe ou dans l'organisme.


II - Le plus souvent, une infection se limite a une inflammation et à l'absorption de l'envahisseur par des cellules phagocytaires.

21 - l'inflammation se caractérise par une rougeur et un oedéme

Au niveau d'une blessure les micro-organismes vivants sur la peau peuvent pénétrer dans l'organisme. Ils déclenchent alors une réaction inflammatoire caractérisée par:
- l'excitation des récepteurs sensoriels de la peau créant une sensation douloureuse
- une dilatation des capillaires sanguins de la peau (afflux de sang) causant une rougeur
- une filtration du plasma des capillaires vers les espaces intercellulaires, ce qui provoque un gonflement appelé oedéme.

L'inflammation est une réaction locale provoquée par des bactéries mais aussi par le froid, la chaleur ou des chocs.

22 - les cellules phagocytaires essayent d'absorber les envahisseurs

Les globules blancs polynucléaires sont attirés par des molécules libérées par les bactéries.

chemotxCes cellules ont une membrane plasmique très déformable (voir photos ci dessus, où elles se dirigent vers la droite) qui leur permet deux action très importantes: Ils traversent la paroi des capillaires sanguins en s'insinuant entre deux cellules puis ils ingèrent des bactéries (ou d'autres particules): c'est la phagocytose (p.87).

Certaines cellules phagocytaires ne peuvent digérer toutes les bactéries, elles meurent alors en formant le pus (mélange de cellules et de bactéries mortes ou vivantes). Les cellules phagocytaires sont capables (entre autres) d'ingérer de grosses particules. Nettoyant l'organisme, elles absorbent bactéries vivantes et déchets divers. Une fois qu'elle a reconnu un étranger, la cellule phagocytaire accole sa membrane sur l' intrus et l'absorbe. Dès lors, la bactérie peut être détruite ou résister. Alors, elle peut être neutralisée ( mais le sujet peut contaminer son entourage) ou se multiplier à l'intérieur de le cellule qui finit par éclater en libérant de nombreuses bactéries.

3- Si l'envahisseur résiste à la réaction inflammatoire, des mécanismes de défense adaptés à l'envahisseur se mettent en place

31 - Les lymphocytes constituent une deuxième ligne de défense capable de reconnaître l'envahisseur

Les micro-organismes continuant leur invasion, ils passent dans le sang puis dans les ganglions lymphatiques qui s'opposent à l'infection grâce aux cellules qu'ils contiennent: les lymphocytes.

Ces cellules sont capables de reconnaître des molécules portées à la surface des bactéries ou libérées par celles ci (toxines). Ces molécules sont appelées antigènes. Les lymphocytes sont capables de reconnaître les antigènes et réagissent contre tous les antigènes qu'ils ne reconnaissent pas (les antigènes constituent donc la "carte d'identité" des cellules).

Les expériences décrites dans le tableau suivant montrent que la défense de l'organisme peut être assurée par des molécules (les anticorps) ou des cellules Dans les deux cas, cette immunité est spécifique d'un micro-organisme donné et n'assure une protection que contre ce micro-organisme. Il coexiste donc une immunité à médiation moléculaire et une immunité à médiation cellulaire basée sur l'action de cellules spécifiques.

32) Les lymphocytes B fabriquent des anticorps toxiques pour l'envahisseur alors que les lymphocytes T détruisent les cellules infectées.
Les anticorps sont des molécules d'origine lymphocytaire spécifiques d'un antigène donné
Les lymphocytes B (LB) se forment dans la moelle des os. A maturité, ils migrent dans les ganglions lymphatiques ou la rate. En présence d'un antigène, les LB vont fabriquer des anticorps, spécifiques de cet antigène et capables de se fixer sur cet antigène pour former un complexe. Ce complexe neutralise les antigènes (immobilise les bactéries, inactive les toxines...) et permet leur élimination ultérieure par les macrophages.
Les lymphocytes T (LT, la plus petite des cellules ci dessous, désignée par une flêche, qui tue la cellule la plus grande) sont des cellules tuant les cellules étrangères.

ctl Ils se forment eux aussi dans la moelle et migrent ensuite dans le thymus ou ils deviennent capable de reconnaître les cellules de l'organisme. Les LT détruisent les cellules qu'ils ne reconnaissent pas (bactéries mais aussi cellules d'un greffon) en leur injectant des enzymes mortel.
Evaluation immuno 1

Toutes les cellules du système immunitaire échangent des messages et coopèrent entre elles. Ces messages peuvent être des molécules transmises à distance ou nécessiter un contact entre les cellules. Il y a donc coopération dans la lutte contre l'infection.

33) Le SIDA, une maladie des lymphocytes T, provoque une immunodéficience

Le virus du SIDA, le HIV, parasite et détruit les lymphocytes T. L'organisme est donc moins bien défendu, et réagit en produisant des anticorps anti HIV (le malade est alors dit séropositif). Petit à petit, le nombre de lymphocytes T diminue et l'organisme est atteint de nombreuses infections (tuberculose, maladies de la peau, pneumonie...) qui l'affaiblissent de plus en plus (on parle alors de SIDA déclaré). Actuellement, l'issue de la maladie est le plus souvent fatale, bien que des traitements variés permettent de prolonger considérablement la phase de séropositivité.

Une atteinte majeure du système immunitaire est une immunodéficience. Elle peut être provoquée par un virus ou être d'origine génétique.


Remarque (ceci n'est pas à apprendre) : comment distinguer le soi du non-soi ?

Les cellules de l'organisme portent toutes à leur surface un ensemble de molécules constituants le système HLA. Les LT et les macrophages peuvent détecter la présence des molécules HLA. Si ces molécules sont détectées, LT et macrophages sont inactifs mais si les molécules HLA sont absentes, les cellules considèrent qu'elles ont affaire à un étranger et tentent de la détruire. Seuls les vrais jumeaux ont des systèmes HLA entièrement identiques et on peut échanger leurs organes sans aucun rejet.



La médecine utilise le système immunitairepour lutter contre les infections


I - Les lymphocytes mémorisent les antigènes avec lesquels ils ont été en contact

11 - La réponse immunitaire n'est pas la même si l'antigène la déclenchant est nouveau ou si il est déjà connu de l'organisme

Un deuxième contact avec un antigène donné entraîne une réponse immunitaire différente de la première. En présence d'un antigène inconnu, la production d'anticorps est lente (1 semaine), peu importante et limitée dans le temps à 8 semaines environ: c'est une réponse primaire. Si le système immunitaire est de nouveau confronté à ce même antigène, la sécrétion d'anticorps spécifiques est immédiate et massive (cf. courbe): c'est la réponse secondaire. Le système immunitaire garde donc en mémoire les différents antigènes auxquels il a été confronté.

12 - Des lymphocytes - mémoire à longue durée de vie sont le support de la mémoire immunitaire

Certains LB et LT ont des caractères spéciaux: ce sont des cellules à longue durée de vie. Ces lymphocytes mémoire forment un ensemble de cellules spécifiques chacune d'un antigène donné et prêtes à réagir immédiatement et massivement (en se divisant) si elles rencontrent de nouveau cet antigène. Ainsi, la sécrétion d'anticorps est immédiate et l'infection est jugulée très rapidement. Ce phénomène est à la base de la technique de vaccination.

 
II - La vaccination stimule le système immunitaire en lui présentant des antigènes inoffensifs mais caractéristiques de micro-organismes dangereux

Au 18° siècle, le Dr Jenner remarque que les paysans qui ont eu la vaccine, une maladie bénigne de la vache, n'ont jamais la variole. Sans comprendre ce qu'il fait, il inocule la vaccine a un enfant qui n'attrape pas la variole: la vaccination est née. Louis Pasteur établit plus tard le lien entre maladies et micro-organismes.

Pour réaliser une vaccination, on injecte dans l'organisme des toxines ou des micro-organismes rendus inoffensifs mais qui portent toujours leurs antigènes: ils vont donc déclencher la production d'anticorps spécifiques et la production de cellules mémoire spécifiques elles aussi. Si l'organisme rencontre plus tard l'antigène qu'il a appris a connaître, sa réaction sera immédiate et massive. Pour entretenir cette immunité, un rappel est nécessaire lorsque les lymphocytes mémoires sont en fin de vie (par périodes de quelques années). La vaccination est une méthode préventive.


III La sérothérapie utilise les anticorps produits par un autre individu et transférés au malade

On utilise un sérum: pour répondre à une infection déclarée, on injecte une dose massive d'anticorps spécifiques provenant d'un autre individu et préparées à partir de son sang. C'est une méthode curative mais l'organisme de s'étant pas défendu par lui-même, n'est pas immunisé contre une nouvelle infection. L'action est rapide mais transitoire. Son coût est très élevé.


IV les antibiotiques d'origine microbienne empêchent le développement de micro-organismes

Les bactéries, les moisissures et les levures produisent des substances qui empêchent la croissance ou tuent d'autres micro-organismes près d'eux (ils évitent ainsi la concurrence). Ces molécules sont les antibiotiques qui sont spécifiques d'un microbe ou d'une famille de microbes donnés. Ils sont donc inoffensifs pour les cellules animales (c'est tout leur intérêt). On en connaît plus de 1000 et on en recherche de nouveaux en permanence. Ils n'ont aucune activité sur les virus.

Le premier antibiotique, la pénicilline, a été découvert par hasard en 1929 par sir Alexander Fleming. Elle fut produite en grande quantité en 1942 et permit de sauver de nombreux soldats alliés.

evaluation immuno 2

V ) Les greffes d'organes sont limitées par le rejet des cellules externes à l'organisme et nécessitent de mieux connaître le système immunitaire



RÉSUME

Les micro-organismes pathogènes portent des antigènes qui sont détectée par les cellules du système immunitaire. La réponse immunitaire à une infection est pour une part non spécifique (inflammation et phagocytose) et spécifique pour une autre part de l'antigène porté par l'envahisseur. Les lymphocytes fabriquent des anticorps spécifiques qui en se liant aux antigènes favorisent la destruction de l'intrus alors que les lymphocytes T utilisent les antigènes pour reconnaître les cellules étrangères et les tuer. Des lymphocytes mémoire permettent de réagir immédiatement et massivement face à un antigène connu. La vaccination stimule et éduque le système immunitaire alors que la sérothérapie apporte massivement des anticorps provenant d'un autre organisme. Les antigènes portés par toute les cellules de l'organisme (système HLA) permettent à celui-ci de reconnaître les siens et sont à la base des groupes sanguins et du phénomène de rejet de greffe.